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Scorpions - Wind Of Change 1990

"Wind of change", la chute du Mur avait trouvé sa bande originale:

 

 

Quelques notes sifflotées, une voix haut perchée qui entonne "En remontant la Moskova" et l'obligatoire solo de guitare: vingt ans après, le groupe allemand The Scorpions se souvient comment il a composé la ballade qui devait symboliser la chute du Mur de Berlin.

"Wind of change" (Vent du changement) ne trouve pourtant pas son origine entre Berlin-Est et Berlin-Ouest, mais à Moscou, en août 1989, se souvient Klaus Meine, chanteur-compositeur.

The Scorpions, en pleine gloire, participent alors à un festival de rock avec d'autres groupes occidentaux.

"L'Armée Rouge était devant la scène pour faire la sécurité et nous tournait le dos. Quand nous sommes arrivés (...) ils se sont retournés vers nous et n'ont plus fait qu'un avec les fans, ils ont lancé leurs casquettes en l'air", raconte à l'AFP le chanteur, le visage ridé mais fidèle à son pantalon de cuir, à son béret et à son foulard à têtes de mort.

"En rentrant à la maison nous avions le sentiment d'avoir vu le monde changer sous nos yeux. +Wind of change+ est né peu après", explique-t-il dans une petite salle tapissée de disques d'or à Hanovre (nord), la ville d'origine du groupe.

La ballade, qui ne sort qu'en 1990, devient un tube international, au point d'être en 1991 la chanson la plus vendue au monde. "On se promenait sur les Champs Elysées à Paris pour faire du shopping et Wind of change sortait de chaque magasin", se rappelle Klaus Meine.

Et son statut de "bande originale" de la chute du Mur est consacré en 1999: lors des cérémonies pour le dixième anniversaire, les rockeurs jouent leur tube accompagnés de 160 violoncellistes, sous la baguette de Rostropovitch.


L'image du virtuose russe jouant Bach au pied du Mur, peu après sa chute, avait fait le tour du monde en 1989.

Au moment historique de l'ouverture du Mur, The Scorpions étaient à Paris, raconte Rudolf Schenker, le guitariste du groupe, qui a troqué sa moustache et sa permanente des années 1980 pour des lunettes miroir et une coupe savamment ébouriffée.

"Nous étions aux Bains-Douches", célèbre discothèque parisienne, "Klaus regardait par-dessus mon épaule une télé qui était au bar et m'a tout à coup dit "Hé regarde, c'est pas le Mur? il y a des gens sur le Mur!", se souvient-il.

Du temps de la guerre froide, The Scorpions, groupe préféré des Allemands selon un sondage paru en juin dernier, n'ont jamais pu jouer en RDA. Trop provocateurs peut-être, avec leur dégaine en cuir et cheveux longs, leurs textes exclusivement en anglais, leurs albums provocateurs tels que "Virgin Killer" (Tueur de vierges), leurs slows langoureux à la "Still loving you".

Leurs fans d'Allemagne de l'Est en étaient réduits à se déplacer en masse pour voir leurs idoles à Budapest ou encore Leningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg), dormant sur les pelouses "parce qu'ils n'avaient pas le droit de changer assez d'argent pour se payer l'hôtel", se souvient Rudolf Schenker.

Sur l'Allemagne d'aujourd'hui, Klaus Meine, ami de l'ancien chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, porte un regard mitigé.

"A l'Ouest comme à l'Est nous avons tendance à oublier ce qu'était notre passé", estime-t-il.

"Il faut se retourner et se dire tout ne s'est pas passé aussi parfaitement que prévu, mais (...) le fait que le Mur est tombé, que les gens sont libres, que plus personne ne doit mourir pour vivre en liberté, c'est quelque chose d'irréversible", martèle-t-il.

© 2009 AFP



22/04/2017
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