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Music story


Les 10 meilleurs riffs de l’histoire du rock. Par Thomas Ducres 11 mai 2017 (jack.canalplus.fr)

Certains ont fait du riff de guitare un art à part entière. D’autres plus malins ont construit leurs carrières sur quelques notes bien placées. Jack vous offre ses dix plus grands riffs de guitare de l’histoire du rock électrique.

1. The Rolling Stones  (I Can’t Get No) Satisfaction (1965)

Selon la légende, Keith Richards aurait rêvé de sa légendaire intro puis l’aurait enregistrée sur un magnétophone avant de se rendormir, ses ronflements défilant sur le reste de la bande. Cinquante ans plus tard, son attaque fuzz en code morse ronronne toujours dans les stades du monde entier. 


2. Deep Purple  Smoke On The Water (1972)

Ritchie Blackmore avait l’habitude de jammer avec ses collègues sur ce riff néandertalien lors des balances. Insouciant, le guitariste médiévaliste de Deep Purple ignorait encore qu’il avait créé la Joconde du hard-rock 70’s… Épatez vos ami(e)s : le riff de Smoke On The Water peut aussi se jouer avec deux doigts !


3. AC/DC  Highway To Hell (1979)

L’hymne du rock de stade par excellence. Avec celle de Back In Black, l’introduction d’Highway To Hell est aussi le parfait exemple de la fausse simplicité du boogie saturé des lutins australiens. Il est ici question de tempo millimétré, d’accords renversés et de groove. Beaucoup.


4. The White Stripes  Seven Nation Army (2003)

Le jour où Jack White a eu l’idée de brancher sa guitare dans un octaver pour simuler un son de basse, s’imaginait-il que les sept premières notes de Seven Nation Army allaient voyager de son home-studio de Detroit jusqu’aux stades de football européens (et sur le plateau de Cyril Hanouna) ?


5. Jimi Hendrix  Purple Haze (1967)

« Jimi Hendrix a fait passer le monde du noir et blanc au Technicolor« , a déclaré Carlos Santana. Lorsque le gaucher introduit Purple Haze en jouant les fameux tritons interdits (l’accord du Diable d’après l’église !) dans son premier album « Are You Experienced », il propulse également la guitare électrique dans une nouvelle dimension.


6. Led Zeppelin  Whole Lotta Love (1969)

Bien avant Moby, Jimmy Page samplait les bluesmen, mais ce qu’il a fait du You Need Love de Willie Dixon surpasse largement en volume et en testostérone l’original. Dans la série des plus grands riffs Zeppeliniens, on aurait pu également choisir Heartbreaker. Ou Black Dog. Ou Immigrant Song. Ou…


7. Nirvana  Smells Like Teen Spirit (1991)

En essayant de reproduire les dissonances des Pixies, un de ses groupes préférés, Kurt Cobain grave en quatre power-chords la signature définitive du rock alternatif des années 1990. « Ce riff est un cliché total. On dirait presque Louie Louie ou une chanson de Boston« , déplorait à longueur d’interviews le leader de Nirvana.


8. Aerosmith  Walk This Way (1975)

Lors d’un soundcheck quelques heures avant un concert d’Aerosmith à Hawaï, Joe Perry improvise avec le batteur Joey Kramer une tournerie funky inspirée par The Meters. Inconsciemment, la main gauche du guitariste imprime une syncope qui donnera aux Toxic Twins leur plus grand hit des années 1970, puis un comeback inespéré en 1987 via les scratches de Run-DMC. 


9. Metallica  Enter Sandman (1991)

Kirk Hammett paye sa dette à Tony Iommi, le Django Reinhardt de Black Sabbath, dans l’intro en fréquences basses d’Enter Sandman. Un classique Metal imparable, aussi bien pour Mac DeMarco qui le reprend régulièrement sur scène que pour les GI tortionnaires de la guerre en Irak, qui l’infligeaient à plein volume à leurs prisonniers.


10. Chuck Berry  Johnny B. Goode (1958)

Dans Retour vers le futur, Marty McFly (Michael J. Fox) atomise une surprise party fifties en dévoilant avec plusieurs années d’avance le fameux riff de guitare de Johnny B. Goode, basé sur les parties de piano plaquées par son complice Johnnie Johnson. Et Chuck Berry inventa le Rock’n’roll, nom de Zeus !



09/09/2017
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la saga de la famille Jackson / partie 3: Michael Jackson, sa carrière solo. (mjuniverse.free.fr)

OFF THE WALL


(1979)

 

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Avec le succès de l'album "Destiny", les frères Jacksons ont définitivement gagné leur indépendance artistique. En tant que meneur du groupe, Michael se voit alors offrir la possibilité de démarrer une carrière solo chez Epic, perspective d'autant plus tentante qu'il n'a cessé de l'envisager depuis des années.

Bien entendu, il n'est pas question pour l'instant qu'il quitte les Jacksons, sa présence au sein du groupe est acquise. Toutefois, il sent le besoin de se libérer de l'influence de ses frères; ils ne partagent pas toujours son point de vue artistique, et c'est souvent par concession qu'ils lui laissent prendre certains choix artistiques.

Fort du soutien de la maison de disques, Michael commence à chercher un producteur pour l'aider à réaliser son projet d'album solo. En ce début 1978, il étudie diverses suggestions, demande conseil à ses relations, ses amis. Le profil de l'homme qu'il recherche est encore flou. Mais il veut que son futur producteur soit capable de le diriger vers un son nouveau, différent de celui qu'il a créé avec ses frères sur "Destiny".

Michael discute souvent de ce sujet, entre autres, avec Quincy Jones, un musicien de jazz qu'il a rencontré un an auparavant, sur le tournage du film The Wiz, un remake du Magicien d'Oz (Quincy Jones produisait la bande originale du film, Michael et Diana Ross incarnait les rôles principaux).

                                          


Un jour, cependant, alors que Michael est au téléphone avec Quincy Jones et qu'il passe en revue d'éventuels producteurs qu'il pourrait contacter, le jazz-man l'interrompt et lui propose soudain: "Eh, Michael, pourquoi ne me laisserais-tu pas produire cet album?" Michael est flatté et surpris. Il accepte immédiatement. Il sait par instinct que Quincy Jones est celui qu'il cherchait. Lorsque les deux hommes entrent en studio, il n'y a plus aucun doute, ils sont en parfaite harmonie.



Michael a besoin de faire confiance aux gens avec lesquels il travaille et auquel il donnera le meilleur de lui-même; avec Quincy, une véritable complicité s'installe. Michael ayant accepté de dévoiler les premiers morceaux qu'il a composés, Don't Stop 'Til You Get Enough, Working Day And Night et Get On The Floor, Quincy parviens à le convaincre de coucher ses titres sur bandes magnétiques pour l'album. Il sent le potentiel de son nouveau protégé, qui, bien qu'il ne soit pas sûr de lui, dispose de capacités surprenantes. L'amitié que partagent Michael et Quincy agit comme un catalyseur sur leur travail. Avant même que l'album ne soit achevé, on sait qu'il sera à la hauteur de toutes les espérances.

Pour assister Michael dans la réalisation de son premier véritable projet solo, intitulé "Off The Wall", Quincy Jones s'entoure de deux artistes de talent, Bruce Swedien et Rod Temperton.



Bruce Swedien est un vieil ami de Quincy Jones, il est l'ingénieur du son qui fait des miracles. Lorsqu'il s'agit de remixer ou même arranger une chanson, il n'a pas son pareil. Rod Temperton, quant à lui, est un compositeur anglais. Il faisait partie d'un petit groupe baptisé Heatwave jusqu'à ce que Quincy l'enrôle dans la grande aventure d'Off The Wall.

Rod Temperton écrit des morceaux sublimes, comme Rock With You ou Off The Wall, et deviendra le compositeur attitré de Michael.

Pour le reste de l'album, Quincy et Michael ont sélectionné des morceaux de styles très divers. Une reprise de Paul McCartney, intitulée Girlfriend, est l'une des premières chansons enregistrées; elle sert provisoirement de titre à l'album. Stevie Wonder offre également l'une de ses compositions, I Can't Help It, un titre envoûtant qui succède à She's Out of My Life. Quincy Jones se souvient de l'enregistrement de ce dernier morceau: "Nous avons fais trois prises pour cette chanson. Mais chaque fois que Michael prononçais les derniers mots, il éclatait en sanglots. L'histoire de She's Out Of My Life a été vécue par Tom Bahler, le compositeur. Il a écrit ces paroles après que sa femme l'ait quitté. Finalement, nous avons décidé de garder l'une des prises où Michael éclatait en sanglots sur l'album.

Le 28 juillet 1979, Don't Stop 'Til You Get Enough, le premier extrait d'Off The Wall, accède au Hot 100 américain, le classement des meilleurs ventes de disques. Non sans une certaine satisfaction, Michael et Quincy mesurent l'impact de leur musique sur le public.



De toute évidence, leur travail est apprécié. Par la suite, "Off The Wall" va accumuler les récompenses, les honneurs et les records. Pour la première fois dans l'histoire, quatre singles extraits d'un même album se classe parmi les dix premières places du Hot 100 américain.

Don't Stop 'Til You Get Enough et Rock With You deviennent numéro un, Off The Wall et She's Out of My Life atteignent la dixième position. Michael entre dans l'histoire en tant qu'artiste solo: 5 millions d'exemplaires d'"Off The Wall" sont vendus aux États-Unis, 3 millions dans le reste du monde. Cependant, se distinguant de la plupart de ses voisins, la France ignore royalement l'album "Off The Wall", qui ne se vendra pas à plus de 20 000 exemplaires. Les Jackson 5 n'étaient pas non plus parvenus à conquérir le public français.

Quoi qu'il en soit, à l'échelle mondiale, aucun artiste noir n'a jamais vendu autant de disques que Michael avec "Off The Wall". 8 millions d'exemplaires pour un seul et même album, c'est du jamais vu. Désormais, il faudra compter avec lui.



Ce premier album solo chez Epic/CBS Records marque une nouvelle étape dans la vie de l'artiste et de l'homme. Pour la première fois, il a pu librement commencer à dessiner les contours de son monde, pour la première fois il pu véritablement se libérer de ses frères et de sa famille. Fort de cette émancipation, il en profitera d'ailleurs pour fêter à sa façon ses 21 ans au Studio 54 de New York le 29 août 1979, et pour virer son père en ne renouvelant pas son contrat de manager…

La période " Off the wall " sera une libération pour Michael Jackson. A partir de cette époque, il délaissera de plus en plus sa famille pour se tourner vers le gratin de Hollywod et de la communauté Pop. Il sera très souvent vu en train de faire la fête avec Jane Fonda et Tatum O'Neil.



En janvier 1980, l'émission américaine "20/20" consacre un long reportage à la famille Jackson. Interviewé Michael affirme se sentir différent des autres garçons de son âge. Voix presque inaudible et regard très souvent baissé ou rêveur, Michael devient petit à petit Jackson, "le reclus d'Encino". Le Michael Jackson moderne est né, et ne cessera de poursuivre son évolution dans cette direction…



Lors de la cérémonie des American Music Awards, les récompenses décernées par le public américain, Michael reçoit trois trophées: meilleur chanteur de rhythm and blues, meilleur album de rhythm and blues et meilleur chanson de rhythm and blues (Don't Stop 'Til You Get Enough).

Le constat est évident: jamais un artiste noir n'avait produit un album de cette envergure. "Off The Wall" est une œuvre capitale, car pour la première fois, il est prouvé que la musique n'a pas de couleur, qu'elle peut dépasser les frontières raciales, qu'elle touche tous les publics. A ce titre, Michael vient d'accomplir un exploit. Mais il ne s'en contente qu'à moitié. Tous les espoirs qu'il a fondés dans "Off The Wall" ne se sont pas concrétisés. Il lui manque une chose capitale, à ses yeux: la reconnaissance de ses pairs.

Le soir des Grammy Awards (les récompenses que décernent les professionnels de la musique), au mois de février 1980, Michael se sent trahi. Il n'a été nommé que dans une seule catégorie et ne reçoit qu'une seule récompense: le Grammy Award du meilleur chanteur de rhythm and blues. Il avouera plus tard: "Ça m'a fait mal. Je n'arrêtais pas de pleurer. Ma famille pensait que j'étais devenu fou de pleurer comme çà pour une récompense." Vexé comme un Roi à qui on aurait supprimé sa couronne, Michael se met à alors penser avec rage à son prochain album, le feu sacré dans l'âme.

Malgré cela, l'album " Off the Wall " reste un formidable succès. Michael Jackson s'est brillamment affirmé en tant qu'artiste solo, et à trouver en Quincy Jones un mentor indispensable à la suite de son histoire. Pour beaucoup, ce premier album chez Epic/CBS records est considéré comme son meilleur.

Toutefois, lorsque la promotion du disque prend fin en 1980, le patriarche de la famille Jackson est là pour rappeler à Michael qu'il doit à présent retourner avec ses frères pour leur prochain disque. Obéissant à son père, il entre donc en studio pour composer et enregistrer avec eux l'un des albums les plus aboutis du groupe : Triumph.

La tournée qui suivra lui permettra de chanter sur scène plusieurs morceaux d'Off The Wall, au grand damnes de ses frères. Mais qu'y peuvent-ils… Le petit Michael des débuts a disparu, et ils doivent maintenant faire avec un artiste qui rêve de plus en plus de quitter le groupe, de vivre enfin sa propre Histoire…



A la fin de l'année 1981, lorsque la promotion de l'album Triumph est terminée, Michael s'en retourne à Encino, dans le manoir familial, loin des cris de la foule et des trépidations de la scène. Il va se fermer au monde extérieur et se concentrer de nouveau sur sa carrière solo. Son refuge sera le travail. Durant une année, il va s'interroger sur les raisons du succès d'Off The Wall, il mettra à l'œuvre son imagination afin de créer de nouveaux concept, de poursuivre la création de son univers. Motivé par le souvenir de la soirée des Grammy Awards de 1980 qui le hante toujours, il est décidé à se surpasser pour produire un disque que les professionnels du spectacle de pourront ignorer : " Cette expérience des Grammy Awards a entretenu un feu dans mon âme. Je n'allais plus pouvoir penser à autre chose qu'à mon prochain album et à la manière dont je l'exploiterais. J'avais l'intention d'en faire quelque chose de vraiment grandiose ". A ce moment là, le jeune Michael Jackson ne savait pas encore qu'il était sur le point de sortir un certain " Thriller "…

A ce jour, l'album Off The Wall s'est vendu à plus de 17 millions d'exemplaires dans le monde.

 

 

OFF THE WALL - Singles


DON'T STOP STILL YOU GET ENOUGH







OFF THE WALL







ROCK WITH YOU







SHE'S OUT OF MY LIFE

 


 

 

THRILLER
 
(1982)


 

 

 

Michael Jackson et Quincy Jones entrent en studio au mois d'aout 1982 pour donner une suite à OFF THE WALL. Une chanson a déjà été enregistrée quelques mois auparavant avec Paul McCartney ; elle s'intitule " The girl is Mine ". Michael a écrit ce premier titre. Il en composera d'autres : Wanna Be Startin' Somethin', Beat it et Billie Jean. De son côté, Quincy Jones sélectionne trois chansons parmi les productions de Rod Temperton : Baby be mine, Thriller et Lady in my life. Il accepte également un superbe morceau intitulé Human Nature et composé par Steve Porcaro et John Bettis, membres du groupe Toto. Le sommaire de l'album est presque complet, reste à ajouter PYT (Pretty Young Thing), une chanson que Quincy Jones écrira avec le chanteur James Ingram.

Michael baptise tout d'abord son futur projet STARLIGHT, mais il abandonnera finalement ce titre, lui préférant celui d'une chanson emblématique qu'il enregistrera parmi les dernières : THRILLER.



Moins de deux mois après être entrés en studio, Michael Jackson et Quincy Jones ont quasiment terminé l'enregistrement de THRILLER. Il leur reste à mixer tout l'album et à remettre les bandes à la maison de disques. Mais alors qu'ils touchent au but, le temps manque. Relevant un défi impossible, Michael et Quincy, ont en effet accepté à la dernière minute de participer à la réalisation d'un projet que leur a soumis leur ami Steven Speilberg : produire un album pour enfants d'après le film ET…



Michael ayant adoré le film, succombe à la proposition, mais doit jongler alors entre les impératifs de THRILLER et ceux de ce nouveau disque. Pris dans cet engrenage, les journées défilent rapidement. Dans les studios de Los Angeles, on travaille du matin au soir. Une équipe de jour et une équipe de nuit se relaient sans relâche. Michael semble propulsé par une énergie intérieur qui le pousse à tout finir à temps. Finalement, le projet de Steven Spielberg voit le jour, mais en échange d'un retard conséquent sur le mixage de THRILLER. Michael et Quincy doivent se rendre à l'évidence : l'échéance de remise des bandes risque d'être dépassée. Une pression écrasante s'installe alors sur toute l'équipe. Michael Jackson en reparlera plusieurs années plus tard :

" Quand une maison de disques vous presse pour que vous finissiez un album, ils ne plaisantent pas, ils vous pressent réellement. Et, pour THRILLER, ils nous pressaient sec. Ils disaient que tout devait être prêt pour telle date, et il fallait le faire, quitte à y rester. Cette course contre la montre pour finir l'album fut terrible. On ne pouvait pas être trop exigeant pour le mixage de certaines chansons, le temps manquait. On en venait même à se demander si on allait garder telle ou telle chanson sur l'album. Nous avons arrondi tellement d'angles que nous avons presque perdu tout l'album. Le jour où nous avons finalement écouté les morceaux que nous allions remettre à la maison de disques, j'ai trouvé l'ensemble tellement médiocre que les larmes me sont montées aux yeux. Nous avions subi une telle pression lorsque nous tentions de finir THRILLER, tout en enregistrant ET THE STORYBOOK. Tous ces gens se bagarraient pour avoir la priorité sur leurs concurrents, et nous sommes arrivés à la triste conclusion que le mixage de THRILLER était raté. Nous étions assis dans le studio Westlake d'Hollywood, nous avons écouté tout l'album et je me suis senti terrassé. Toute la pression accumulée durant ces derniers mois a surgi d'un coup. J'étais vraiment en colère et j'ai quitté la pièce. J'ai dit à mes collaborateur : "J'ai pris ma décision, l'album ne sort pas. Appelez CBS et dites leur qu'ils n'auront pas l'album. Nous ne le sortons pas". J'ai dit cela parce que je savais que ca n'allait pas. Si nous n'avions pas interrompu le processus pour prendre du recul par rapport à ce que nous faisions, le disque aurait été atroce. Nous l'avons compris à nos dépends : on peut massacrer un album au mixage. Parfois, il faut savoir prendre le temps. One ne peut pas presser certaines choses. Les gens de la maison de disque ont un peu élevé la voix, il y a eu quelques cris, mais, finalement, ils ont fait preuve d'intelligence et e compréhension. Ils sentaient que ça n'allait pas, et il se trouve que c'est moi qui l'avais dit le premier. En conclusion, j'ai réalisé qu'il me fallait remixer l'album une nouvelle fois, du début à la fin. L'équipe a pris quelques jours de repos, nous avons soufflé un bon coup, pris le recul nécessaire. Ensuite, nous y sommes retournés, frais et dispos ; nous avons rincé nos oreilles, et nous avons commencé par mixer deux chansons par semaine. Une fois l'album terminé, boom ! Ca nous a gagné à la gorge ! CBS aussi pouvait entendre la différence. A présent, THRILLER était un projet en béton. "



Quelques semaines après la date prévue, les bandes magnétiques de THRILLER sont finalement remises à la maison de disque. La sortie de l'album aura lieu avec un léger retard, le 1er Décembre 1982. A ce moment là, personne encore ne sait quel phénomène il réservera à l'Histoire de la musique…

Le premier extrait de THRILLER est le duo que Michael chante avec Paul McCartney ; il sortit le 25 Octobre, en avant-garde de l'album. Bien que ce titre est probablement l'un des moins bon du disque, il a été choisi pour son côté melting-pot (mélange des musiques noires et blanches, des cultures américaines/européenne, des anciennes et nouvelles stars). En l'espace de quelques semaines, The Girl Is mine accède au Top 10 américain, et grimpe jusqu'à la seconde place. C'est ainsi que THRILLER ouvre le feu sur les charts américains. CBS records, la maison de disque de Michael, heureuse du résultat, se félicite et annonce la sortie imminente du plat de résistance.



Mais, à la surprise générale, ce n'est pas THRILLER qui sort chez les disquaires à la fin Novembre. A grand renfort publicitaire, MCA Records, une maison de disques rivale, sort ET THE STORY BOOK. L'album, produit par Steven Spielberg et Quincy Jones avec en vedette Michael Jackson provoque un tollé magistral chez CBS. MCA vient de violer le contrat qui l'autorisait à diffuser un disque de Michael Jackson, et qui stipulait que rien ne devait entrer en concurrence avec tout projet de CBS Records. THRILLER a été devancé par MCA, et il n'en faut pas plus pour qu'une plainte soit déposée à l'encontre de la maison de disques. Quelques jours suffiront à la court suprême de New-York pour prononcer un jugement radical : ET THE STORYBOOK doit être retiré de la vente. Tout le travail réalisé sur ce disque n'aura finalement servi à rien…



Passé cette mésaventure, THRILLER voit le jour et entre dans les charts américains le 25 Décembre 1982. Il se place directement en première position et ne quittera pas cette place pendant 19 semaines !

A présent, il est temps pour Michael Jackson de concrétiser tous les projets révolutionnaires qu'il avait prévu de longue date pour THRILLER. Il veut que ce soit l'album de tous les records, l'album qui fera à jamais parler de lui, et pour cela, moult concepts ont été élaborés dans son esprit. Son fer de lance sera le vidéo clip :

" Mon idée de départ pour THRILLER était de présenter la musique de la manière la plus visuelle possible. A l'époque, j'avais l'habitude de regarder les vidéos qui passaient à la télé, et je n'arrivais pas à comprendre comment elles pouvaient être si pauvres, si primitives. Je voyais les enfants regarder ces vidéos médiocres sans se poser de questions, parce qu'il n'y avait rien d'autre. J'ai pour objectif de faire mon maximum dans chaque domaine, par conséquent à quoi bon travailler dur sur un album pour produire ensuite une vidéo médiocre ? Pour ma part, je voulais créer quelque chose qui maintienne le spectateur collé à son poste de télévision, quelque chose que les gens voudraient voir et revoir. Dès le départ, je voulais offrir au public un produit de qualité. Je voulais devenir un pionner dans ce média relativement jeune et créer les meilleurs courts métrages musicaux possibles ".



Michael veut changer la manière de faire et de promouvoir de la musique. Il veut être sur tous les médias, à la radio, dans les journaux et à la télévision. Il sent venir la puissance nouvelle de l'image (la chaîne de télévision MTV vient de sortir), et souhaite devenir un précurseur dans ce domaine, ouvrir un chemin que personne encore n'avait osé prendre avec rigueur et nouveauté. Le premier titre que Michael va mettre en image est Billie Jean. Ce sera le second extrait de l'album. Steve Barron, un jeune réalisateur anglais issu du milieu de la publicité, est engagé pour seconder Michael, et CBS avance un budget de 250 000 dollars, un chiffre pharaonique pour une vidéo de l'époque. Au terme de plusieurs jours de tournage, la vidéo est prête. Michael est satisfait du résultat. Cependant, lorsque la vidéo est présentée à MTV, cette dernière refuse de la diffuser. Ce n'est pas la première fois que la chaine de télévision refuse d'émettre des chansons d'artistes noirs, seuls les chanteurs et chanteuses blancs sont diffusés sur la chaîne. Depuis son lancement en 1981, de nombreuses critiques d'artistes noirs comme Rick James ou de maisons de disques comme Motown sont déjà parvenues aux portes de la chaîne, mais rien n'y a jamais fait. Pour expliquer son refus, MTV explique simplement qu'il ne souhaite passer que des clips Rock and Roll, bien qu'en définitive elle ne se gênera pas pour passer Phill Collins en train de chanter une reprise des Supremes…



Outré par la décision de MTV, Michael Jackson décide de donner la vidéo de Billie Jean à toutes les autres chaînes. Et ça sera le succès absolu. Dès sa diffusion, la vidéo fait sensation. Enfin le public du monde entier peut voir à quoi ressemble ce Michael Jackson dont tout le monde parle. Si aux Etats-Unis il était déjà connu, cela n'en allait pas de même pour les autres pays. Les gens découvrent rapidement un chanteur qui a un style, un visage, des expressions, une attitude. Il est unique. Il tourne, virevolte, s'arrête sur la pointe des pieds. Il joue sa chanson, pas comme un musicien, mais comme un acteur. Ses expressions, son regard… Le public apprécie. L'engouement des jeunes américains est instantané. Le style Michael Jackson fait très vite des ravages. Billie Jean atteint la première place du Hot 100 en janvier 1983. Au printemps, il paraît alors clair que THRILLER est en train de dépasser les prévisions les plus optimistes. La Jacksonmania est lancée, et s'étends bien vite sur la terre entière. Devant ce succès phénoménal de l'album et des singles qui en sont tirés, MTV finit par revoir sa décision et accepte de diffuser les clips de Michael Jackson. C'est un fait, les portes de la chaîne ne sont plus fermées aux artistes noirs, Michael Jackson a su faire tomber les barrières et ouvrir la brèche…

En Mars 1983, c'est au tour du titre Beat it de faire son apparition sur les ondes. Pour l'occasion, une nouvelle vidéo a été tournée, encore plus ambitieuse que la précédente. Dans cette dernière, Michael affine le style jackson, et développe des mimiques et des chorégraphies époustouflantes. Tournées dans un quartier chaud de Los Angeles, avec de vraies bandes de la rue, le clip fait sensation.



Wanna be startin ' Somethin' sera le quatrième extrait de THRILLER. Il ne comportera pas de clip mais se hissera malgré tout sans difficulté jusqu'à la 5éme place du Hot 100. Mais si Michael n'a pas voulu passer du temps à créer une vidéo pour ce titre, c'est très probablement parce qu'il est occupé à développer un autre de ses concepts : Reproduire sur scène la même ambiance que dans ses vidéos. Cette idée, il pourra la concrétiser le 16 Mai, grâce à un show que la chaîne de télévision NBC souhaite mettre en place, " Motown 25th : Yesterday, Today and Forever ". Tous les plus grands noms de la musique noire américaine doivent en effet y faire leur apparition, et rendre hommage à Berry Gordy, le fondateur de ce label légendaire, label qui signa les Jackson 5 à leur débuts. En pleine fièvre jacksonmaniaque, NBC lance un battage publicitaire autour de Michael. Des dizaines de millions d'américains s'apprêtent à voir l'enfant prodige en chair et en os à la télévision. Les vidéos clips ont exacerbé les passions, mais Michael Jackson est-il capable de générer en direct la magie qu'il dispense dans ses clips ?

L'émission Motown 25th représentera incontestablement un tournant historique dans la carrière de Michael Jackson. Lorsqu'il interprétera Billie Jean sur scène, son solo de danse éclipse toutes les autres prestations de la soirée. L'audience est debout, personne ne se remet de la prestation. Les 47 millions de téléspectateurs qui vont, pour la première fois, le voir faire son Moonwalk n'en reviendront pas. Même les frères de Michael, restés derrière la scène après leur première partie, et pas au courant de ce que préparait Michael, sont éblouis. " Il vole le show ! " s'exclame Joseph Jackson à sa femme Katherine assise devant la scène. " Il vole carrément le show ! ". Devant son poste de télévision, même Fred Astaire n'en reviendra pas, et appellera Michael Jackson dès le lendemain pour le féliciter. Le pari de Michael Jackson est largement gagné. Les retombées médiatiques sont immédiates, et les ventes de THRILLER décollent de plus belle…



Dans le courant de l'année 1983, les singles Human Nature et PYT s'enchaîneront, et avec eux, les disque d'or et de platine. THRILLER devient l'album le plus vendu en Europe et aux Etats-Unis. Le mythe est né…

Après les vidéos clips et les prestations scéniques, vient le temps de la tournée. Michael n'en a pas trop envie, mais devant l'insistance de ses frères et de ses parents, il cédera. La tournée sera produite par Don King, un homme sulfureux plus connu dans le monde de la boxe pour avoir suivi et promu Mohammed Ali, que dans le monde du showbiz. Ce choix incongru a été fait par Katherine et Joseph Jackson. Le coup d'envoie de la tournée sera donné le 30 Novembre 1983, lors d'une conférence de presse à New-York. Il est alors annoncé que Michael Jackson et ses frères se produiront ensemble, et parcourront les Etats-Unis durant de nombreux mois.



Peu de temps après l'annonce de la tournée, le public s'attend à voir arriver un nouvel extrait de Thriller, lorsque sort finalement Say Say Say, un nouveau duo entre Michael et Paul McCartney. Pour l'occasion, un clip est tourné, et le titre sera rapidement propulsé à la première place du Hot 100 américain.

L'année 1983 se termine en grandes pompes pour Michael. Depuis la sortie de Thriller, il n'a cessé de surenchérir sur chacun de ses triomphes. Alors que la tournée des Jacksons fait de plus en plus parler d'elle, Michael et ses frères signent un contrat de 5 millions de dollars avec Pepsi Cola, leur nouveau sponsor officiel. Jamais dans l'histoire du show-business une société n'avait avancé une telle somme pour un contrat publicitaire.



Bien que l'année 1983 se termine et que la promotion de l'album touche à sa fin, Michael prépare avec vigueur le dernier chapitre de son aventure épique, un morceau de taille qui incarnera à lui seul le mythe Michael Jackson : le court métrage Thriller…

Après Billie Jean, Beat it et Say Say Say, Michael a décidé de produire un clip vidéo d'un genre nouveau. Pour accomplir ce défis, il engage un réalisateur de cinéma, spécialiste des effets spéciaux, John Landis. Il est incontestablement l'homme de la situation, car Michael a l'intention de surprendre tout le monde. A l'heure où personne ne s'attend à un tel concept, il veut faire exception, devancer les envies et les modes. Dans le plus grand secret, il peaufinera l'élaboration de Thriller dans les moindres détails. Et lorsque le clip de 15 minutes est diffusé pour la première fois sur MTV le 2 décembre 1983, c'est l'engouement général…



Le standard de la chaîne est saturé par les appels des téléspectateurs qui souhaite revoir " le film " une nouvelle fois. Partout dans le monde, la vidéo Thriller sera annoncée comme un événement, diffusée dans toutes les plus grandes émissions de variétés. Elle montre un Michael Jackson une fois de plus novateur: dansant, chantant, se transformant en zombie ou un loup-garou, inaugurant pour la première fois la " chorégraphie en triangle " qui sera ensuite reprise partout.

Devant le phénomène planétaire qui suit la diffusion de Thriller, une vidéo cassette du Making-of est commercialisée ; plus d'un million d'exemplaires s'en vendra en quelques mois…
                                      


La fin de l'année 1983 est un triomphe pour Michael, mais l'année 1984 débutera sous des hospices moins bons. Le 27 janvier en effet, pendant le tournage d'une pub pour Pepsi, il est brûlé au troisième degré, par l'explosion anticipée d'un fumigène. La scène parait simple : lors d'un concert avec ses frères, Michael doit descendre un escalier au milieu de fumigènes. Seulement, plusieurs d'entre eux ne fonctionneront pas correctement, et exploseront à son visage, mettant le feu à ses cheveux. Michael sera sauvé de justesse par son garde du corps, mais gardera des séquelles irréversibles. Emmené d'urgence au Cedar Sinai Medical Center, sous l'œil de centaines de caméras, il s'en tirera finalement assez bien. L'incident fait toutefois grand bruit, et sera détaillé dans tous les journaux télé. Remis de ses blessures, Michael décide de ne pas intenter de procès, mais Pepsi préfère quand même lui donner 1.5 millions de dollars d'indemnités avec lesquels il créé le "Michael Jackson burn center" (centre pour les grands brûlés à Los Angeles). Afin que le monde entier puisse "savourer" l'accident, Michael va jusqu'à demander la diffusion du spot publicitaire sur les chaînes de télévision. La Jacksonmania continue de battre son plein…



A présent que Michael a vu la plupart de ses rêves se concrétiser avec le succès fantastique de THRILLER, il lui reste encore à affronter l'épreuve la plus délicate de toutes : les grandes cérémonies de remises de récompenses de l'industrie américaine du spectacle, les American Music Awards et les Grammys. Selon une certaine logique, et comme Michael s'en était convaincu quelques temps auparavant, les différents jurys ne peuvent ignorer THRILLER : " Le succès de l'album m'a vraiment frappé en 1984, confie Michael, quand THRILLER a eu l'honneur d'être nommé un grand nombre de fois aux American Music Awards et aux Grammy Awards. Je me souviens avoir été envahi par une jubilation irrésistible. Je poussais des cris de joie et je dansais dans la maison en hurlant ".

Le 16 Janvier 1984, les American Music Awards décerneront 7 récompenses à Michael Jackson : meilleur chanteur pop, meilleur single pop pour Billie Jean, meilleur album pop, meilleure vidéo pop, meilleur chanteur soul, meilleure vidéo soul, et le Special Award of Merit.

Le 28 février, les Grammy Awards iront encore plus loin en décernant 8 récompenses ! Un record absolu…



La déferlante Jacksonienne est à son comble, et à chaque cérémonie qui suivra, Michael ne fera que se lever de son siège pour aller récupérer ses prix. Les MTV Awards, les Black Gold Awards, les American Video Awards, les Peoples's Choice Awards,… La liste est interminable. Michael Jackson sera même reçu par le Président américain Ronald Reagan afin de recevoir le " Presidential Special Achievement Award ".



Michael est satisfait, plus que satisfait… C'est pour lui un sacre à la gloire de THRILLER, la reconnaissance de son art et de son influence. A chaque remise de prix, il ne fait que sourire, que savourer sa victoire. Le mythe est installé, et il n'est pas prêt de mourir…



Le printemps 1984 trouve les Jacksons en pleine préparation de leur tournée. Elle a été baptisée d'un nom promoteur : " Victory ". Une organisation se met lentement en place. Avec Michael Jackson en tête d'affiche, les plus grands stades américains seront rapidement " sold out ". Toutefois, Michael n'ayant nullement envie qu'une tournée avec ses frères ne s'éternise, il refuse de se produire en dehors du continent américain, et fera en sorte que les dates s'enchaînent le plus rapidement possible. De façade, l'entente entre les frères est cordiale, mais dans les coulisses, Michael souhaite rester seul le plus possible ; il n'a pas l'intention de continuer avec ses frères. Devant l'insistance de ses parents, il a cédé, mais c'est bien la dernière fois. Pour lui sa carrière Solo a démontré qu'il était le véritable maître, qu'il n'avait nullement besoin du clan Jackson sans cesse à ses côtés…

Malgré l'ambiance interne, la tournée Victory est un vrai succès. Elle générera 75 millions de dollars. Michael décidera alors de reverser les bénéfices à des œuvres de charité. Prenant son mal en patience, Michael trouve sa compensation dans l'accueil chaleureux que lui fait le public.



Pour ajouter à l'enthousiasme des fans qui s'apprêtent à voir les Jacksons en 1984, la maison de disques Epic-CBS sort un album portant le même nom que la tournée, " Victory ". Avant même que le 33 tours ne soit mis en vente, il est déjà certifié double disque de platine. Plus de trois millions d'exemplaires seront vendus en 1984, chiffre finalement décevant en comparaison des résultats enregistrés par Michael. Il faut dire que les Jacksons ne chantent aucun des titres de leur nouvel album en concert, et que Michael ne participe que très peu aux titres.



Lorsque la tournée s'achève le 9 Décembre 1984, Michael se retire loin de la scène. Après le matraquage publicitaire des derniers mois, cette soudaine absence marque les derniers jours de la période THRILLER.

Retranché chez lui, Michael prépare pourtant son retour international. Acceptant d'être le porte-parole d'un mouvement humanitaire en faveur des victimes de la famine en Afrique, il compose We are the world, une chanson qui deviendra un hymne à la solidarité. Les paroles du morceau sont coécrites par Lionel Richie. Quincy Jones, quant à lui, orchestre le projet. Il avance l'idée de réunir les plus grandes vedettes américaines et de leur faire chanter à chacune un vers de la chanson. Dans le plus grand secret, une bande démo du titre est envoyée à 44 vedettes américaines. Une date est fixée pour l'enregistrement du morceau : le 28 janvier 1985, après la cérémonie des American Music Awards. La séance exceptionnelle durera dix heures, ce fut une nuit blanche mémorable pour les plus grands noms de la musique américaine.

                                    

Le 7 mars We are the world sort dans le monde entier. Tous les bénéfices seront reversés à des associations humanitaires pour lutter contre la famine en Afrique. L'impact de la chanson est considérable, et le titre devient la plus grosse vente de single de tous les temps, et rapporte 60 millions de dollars à la cause. Le record ne sera battu qu'en 1997, avec le titre d'Elton John pour la mort de la Princesse Diana.

Durant l'été 1985, Michael disparaît de l'actualité une nouvelle fois. Il est en train de tourner en catimini un film pour la compagnie Disney. Le projet s'intitule " Captain Eo ", C'est un court métrage en relief de 17 minutes, réalisé par Francis Ford Coppola et produit par Georges Lucas, qui met en œuvre les dernières techniques en matières d'illusion optique. Le film de science fiction est destiné aux parcs à thèmes de Disney.



Dans le plus pur style du clip Thriller, Captain Eo mêle histoire et chorégraphie. Ses chorégraphies n'ont rien à envier à celles des précédentes vidéos de Michael. Pour l'occasion, Michael a également écrit deux nouvelles chansons : We are here to change the world et Another part of me. Projeté pour la première fois en 1986, Captain Eo sera un véritable succès, et refermera avec panache la période Thriller, la période qui aura vu Michael Jackson accéder au Panthéon des stars. Marqué de tous les records, THRILLER restera pour toujours la pierre angulaire de l'œuvre de Michael Jackson, l'album qui sera cité en exemple par des générations entières. Aujourd'hui, THRILLER s'est écoulé de part le monde à prés de 100 millions d'exemplaires, et demeure le disque le plus vendu de tous les temps…
                                         
 
 
THRILLER - Singles




THE GIRL IS MINE






BILLIE JEAN







BEAT IT







WANNA BE STARTIN' SOMETHING







HUMAN NATURE





PYT (PRETTY YOUNG THINGS)







THRILLER

 

 

 

 

BAD


(1987)

 

A peine le Victory Tour achevé, Michael Jackson et Quincy Jones retournent en studio pour lancer la production d’un nouvel album. Ils consacreront près de deux ans et demi à la réalisation de ce projet. Beaucoup de gens, à commencer par les responsables de la maison de disques, jugeront ces délais excessifs, mais dans les studios californiens où Michael et Qunicy Jones travaillent, le spectre de Thriller est omniprésent. Une pression phénoménale pèse sur les épaules de ceux qui doivent trouver un successeur à l’album le plus vendu de tous les temps. En quête du meilleur matériel possible, Michael compose donc sans cesse de nouveaux titres. Au final, plus de soixante chansons occuperont les étagères du studio Westlake de Los Angeles. Perdu dans le tourbillon de la création, Michael ne cessera de repousser la date de sortie de son album. Mais courant 1987, sa maison de disques lui pose un ultimatum : les bandes de l’album devront être remises à l’été. Poussé par une industrie en crise et un public en manque, Michael finit par capituler. Fin Juin 1987, il remet à EPIC-CBS, onze titres triés sur le volet. Dix d’entre eux figureront sur le 33 tours et la cassette, tandis que le onzième ne sera disponible que sur le CD, nouveau format qu’il faut alors promouvoir. Et le 22 Juillet 1987, la promotion du nouvel album de Michael Jackson, baptisé BAD, commence…



Les radios du monde entier reçoivent le premier single : I Just Can’t Stop Loving You (un duo avec Siedah Garrett). C’est un immense succès. Bien que la chanson ne soit accompagnée d’aucune vidéo, le titre accède à la première place du HOT 100 américain et de la plupart des classements occidentaux. Il est alors annoncé que Michael Jackson partira en tournée solo, la première de toute sa carrière. Première étape de cette tournée : Le Japon. 450 000 billets seront mis en vente dans ce pays, pour couvrir les dates de Tokyo, Osaka et Yokohama durant Septembre. Ils seront tous vendus en quelques jours…



Le 31 Août, l’album est officiellement mis en vente à travers le monde. L’engouement est immédiat. Il s’en vendra plus de 5 millions dès la première semaine ! Alors que BAD gagne la première place des hit-parades de 25 pays, Michael s’envole pour le Japon. Simultanément, le deuxième single sort, la chanson éponyme de l’album : BAD. Cette fois, une vidéo monumentale l’accompagne. D’un budget de plusieurs millions de dollars, elle est tournée par le célèbre réalisateur hollywoodien Martin Scorcese. Encensée par la critique, elle deviendra alors l’un des vidéos les plus emblématiques de Michael Jackson, et permettra à la chanson de se glisser à son tour à la première place du Hot 100 américain.



Parallèlement toujours en tournée, Michael Jackson continue de rôder son concert au Japon, puis en Australie (Novembre 1987). Le 1er décembre 1987, Michael est toutefois de retour au Etats-Unis après trois mois d’absence. Un troisième extrait de son album voit le jour : The Way You Make Me feel. Une vidéo pour ce titre a été filmée quelques mois plus tôt. Elle met en scène une jeune beauté sculpturale que Michael essaie de séduire, ne reculant devant aucune audace. Le clip fait parler de lui, Michael y adopte une attitude provocante qu’on ne lui connaissait jusqu’alors pas. Mais le public apprécie ; The Way You Make Me Feel finira lui aussi en première place du Hot 100.



L’année 1988 commence ensuite avec la cérémonie des American Music Award. On sait l’importance que Michael Jackson accorde à ces événements ; cependant, il n’assiste même pas à la soirée. N’étant nominé que dans deux catégories, il se sent injustement évincé de la compétition. La rage au cœur, il ne se voit décerner qu’un seul trophée : meilleure chanson rhythm and blues pour Bad. Aux yeux de Michael, la défaite est d’autant plus cuisante que Bad est l’album le plus vendu du moment, et que trois de ses titres sont devenus numéro un. Quelques mois plus tard, le 2 mars, les Grammy Award ont lieu à New York. Cette fois, Michael est nommé dans quatre catégories. Il fait également partie des artistes qui se produiront en direct pendant la soirée. Malheureusement, à une exception près, aucun des prix pour lesquels il concourt ne lui est attribué ! Par ironie, c’est Bruce Swedien qui reçoit l’unique trophée accordé à Bad, en tant que meilleur ingénieur du son. Assis au premier rang, victime de ce qu’il considère être une odieuse injustice, Michael regardera posément U2 recevoir le Grammy du meilleur album de l’année. Il montera ensuite sur scène et exécutera devant toute la profession, ceux-là même qui l’ont jugé, un numéro époustouflant et inoubliable. The Way You Make Me feel et Man In The Mirror seront interprétés. Sur ces titres, Michael chantera, dansera et hurlera comme jamais. On viendra le relever, lui essuyer le front… Il virevoltera, tombera à genoux… Exprimera en quelques minutes toute l’étendue de son art et de sa création. A la suite de cette prestation, l’audience applaudira à tout va. Les lauréats de la soirée auront compris…



La rancœur que Michael éprouve à la suite des American Music Award et des Grammys ne l’empêche pas de démarrer sa tournée américaine sur les chapeaux de roue. Du 3 au 5 mars, le Madison Square Garden de New-York est sold out, et la critique enthousiaste. Michael se donne sans retenue. A son retour d’Australie, il a pris soin de modifier la playlist du concert et d’y rajouter notamment The Way You Make Me Feel, Man In The Mirror, Another Part Of Me, Smooth Criminal et Dirty Diana. Le nouveau show est nettement amélioré.



A cette même période, un nouveau single sort : Man In The Mirror. Comme les autres, il finira lui aussi numéro un au HOT 100. En l’espace de trois mois, plusieurs centaines de milliers d’américains ont déjà vu Michael en concert. En avril, le cinquième single tiré de Bad sort : Dirty Diana. La chanson est d’inspiration Hard-Rock et comprend la prestation de Steve Stevens, le guitariste de Billy Idol. Pour l’occasion, Michael a tourné une vidéo sur scène devant un public de fan. On l’y voit se déchaîner, déchirer sa chemise, esquisser de subtils pas de danse, et chanter comme personne. A l’instar des quatre premiers singles, Dirty Diana grimpe jusqu’à la première place du Hot 100 américain. Record absolu. Bad est le premier album de l’histoire à produire 5 numéros un au Hot 100 ! Encore aujourd’hui, ce record n’a jamais été battu…



Le 20 Avril, Michael Jackson est une nouvelle fois à la une avec la sortie de sa biographie : Moonwalk. Sitôt sa tournée américaine achevée, il prends alors quelques jours de repos et en profite pour déménager de la maison familiale d’Encino qu’il occupait avec sa mère et ses deux plus jeunes sœurs depuis des années. Il s’installe dans un ranch de la vallée de Santa Ynez, à 200km au nord de Los Angeles, et baptise sa nouvelle demeure du nom de Neverland, en hommage au pays imaginaire de Peter Pan. Mais à peine est-il entré dans ses meubles qu’il lui faut repartir en tournée à la conquête d’un nouveau continent : l’Europe. De Rome à Berlin, de Paris à Madrid, le Bad Tour traverse le vieux continent de part en part. Michael joue à guichets fermés dans les plus grands stades, détrônant jusqu’aux vedettes locales. Lorsqu’il arrive en France à la fin du mois de juin pour deux concerts aux Parc des Princes de Paris, plus de 130 000 spectateurs ont acheté leurs billets. A Londres, Michael remplira cinq fois le stade Wembley, du jamais vu. Tout le monde se bouscule pour voir le spectacle du maître incontesté de la Pop Music.



Another Part of Me, le sixième extrait de l’album Bad voit le jour alors que Michael est en concert en Grande-Bretagne. Il sera accompagné d’une vidéo tournée sur scène lors de la tournée. Le 12 Septembre, après un dernier concert à Liverpool, Michael retourne aux Etats-Unis où la seconde partie de sa tournée américaine l’attend. Il va donner une nouvelle série de concerts pour contenter les nombreux fans qui l’ont manqué lors de son premier passage. L’affluence est encore impressionnante. Le Bad Tour deviendra la plus grande tournée de l’histoire des Etats-Unis…


Pendant ce temps, les Japonais annoncent pour la fin d’Octobre 1988, la sortie d’un long métrage de Michael Jackson. Le film a été tourné en 1987, en partie durant les sessions d’enregistrement de Bad, mais n’avait encore jamais été diffusé. Il est composé de plusieurs clips de Michael et d’une rétrospective de sa carrière. Pour promouvoir le film, la maison de disque sort le dernier titre important de l’album : Smooth Criminal. Considérée comme l’une des meilleures chansons de la carrière de Michael Jackson, le clip qui en sera tiré fera impression. Extrait du long métrage Monnwalker, il met en scène Michael dans un bar mafiosi des années 30. Innovant, superbement réalisé, il deviendra une référence, une leçon de danse pour la terre entière…



La promotion de Bad s’achève aux Etats-Unis avec la sortie de Moonwalker en cassette vidéo le 10 janvier 1989. La durée de vie d’un album étant plus longue en Europe, deux autres titres sortiront : Leave Me Alone (au clip lui aussi extrait du long métrage) et Liberian Girl (bénéficiant pour l’occasion d’un tout nouveau clip). Comme de coutume, Michael se retire ensuite du devant de la scène. Il ne revient dans l’actualité que malgré lui au mois de juin, quand ses frères sortent un nouvel album intitulé « 2300 Jackson Street ». Plus par devoir que par envie, il accepte de participer quelques secondes sur la chanson titre de l’album et d’apparaître sur le clip.



Peu de temps après, la maison de disques de Michael Jackson (CBS Records), se fait racheter par le géant japonais Sony, et devient Sony Music. Pour l’occasion, Michael demande à renégocier son contrat, et devient le chanteur le plus payé de l’histoire : dans les quinze années à venir, le montant de ses gains pourra s’élever à plus de 1 milliard de dollars ! Le Roi de la Pop est né…

A ce jour, l'album BAD s'est vendu à plus de 28 millions d'exemplaires... Il est le deuxième album le plus vendu au Monde dans les années 80. Derrière Thriller...
 
BAD - Singles



I JUST CAN'T STOP LOVING YOU
 






BAD







THE WAY YOU MAKE ME FEEL







MAN IN THE MIRROR







DIRTY DIANA







ANOTHER PART OF ME







SMOOTH CRIMINAL







LEAVE ME ALONE







LIBERIAN GIRL

 

 

 

DANGEROUS
 
(1991)


 

Fin 1990, après avoir repoussé maintes fois la sortie d'un album greatest hits intitulé " Decade ", Michael Jackson annonce finalement à sa maison de disque qu'il abandonne le projet de compilation. Ayant enregistré de nombreux inédits pour accompagner le Best-of en question, il possède à présent suffisamment de matériel pour sortir un tout nouvel album. Sony Music est mis devant le fait accompli.

Le nouveau projet, baptisé DANGEROUS, sera composé de 14 chansons. Pour la première fois depuis ses débuts en solo, Michael n'a pas travaillé avec son ancien producteur Quincy Jones. Après avoir contacté plusieurs producteurs de rhythm and blues pour trouver un son nouveau, l'un d'entre eux, Teddy Riley, un jeune musicien noir américain du groupe BlackStreet, retient finalement son attention. Michael enregistrera de nombreux titres avec Teddy Riley, sept d'entre eux seront retenus pour l'album : Jam, Why you wanna trip on me, In The Closet, She drives me wild, Remember the time, Can't let her get away, et Dangerous, le titre éponyme de l'album. Pour le reste, le disque sera composé des propres productions de Michael Jackson.



Le 8 Novembre 1991, le premier extrait de Dangerous est mis en vente chez les disquaires du monde entier. Il s'intitule Black Or White et marque le coup d'envoi d'une campagne de promotion d'une ampleur colossal. La tension monte au sein des médias ; une véritable bataille s'engage entre les chaînes de télévision pour obtenir les premières images du retour de Michael Jackson. Le premier clip, réalisé par John Landis et illustrant la chanson Black Or White, est mis aux enchères. Au terme de négociations acharnées, les plus célèbres émissions de variétés de 27 pays à travers le globe obtiennent le droit de diffuser la vidéo. Ameutés par un battage tous azimuts, 500 millions de terriens verront Black Or White le jour de sa première diffusion ! Dans ce court métrage de 11 minutes, l'acteur Macauley Culkin et les Simpons apparaissent en Guest-Stars. Dansant avec des Indiens d'Amériques, des Cosaques ou Indigènes Africains, Michael Jackson demande aux gens de s'unir et d'abandonner leurs préjugés raciaux. Son message est universel : chaque individu, quelque soit sa couleur de peau, sa race, ou sa religion, mérite le respect.



Mais si la première partie du clip Black Or White est unanimement appréciée et saluée pour ses effets spéciaux, la seconde, plus ambitieuse, se heurte à la sensibilité des ligues de parents américains et anglais. En effet, Michael y exécute une chorégraphie époustouflante et ambiguë, mêlant folie, violence et sexualité. Mais cette création artistique et ces pas de danse remarquables ne sont pas compris par tous les publics, ce qui conduit Michael à enlever cette partie de son clip et à s'excuser publiquement dans un communiqué : " Je suis dérangé par l'idée que Black Or White puisse influencer qui que ce soit, enfant ou adulte, à adopter une attitude destructrice. J'ai toujours essayé de donner le bon exemple, et, par conséquent, j'ai fait ces changements afin d'éviter toute possibilité de nuire au comportement de quelque individu. Je regrette profondément toute douleur ou souffrance que la seconde partie de Black Or White ait pu infliger aux enfants, à leurs parents, ou à tout autre téléspectateur ". En France, à mille lieues du puritanisme anglo-saxon, le clip sera diffusé dans sa version intégrale. En dépit de cet incident, Black Or White sera le plus grand succès single de Michael Jackson, toutes époque confondues. Numéro 1 dans plus que 15 pays, il égalera les records de Billie Jean aux Etats-Unis en restant sept semaines à la première place Hot 100.



Le succès du premier extrait de Dangerous assure un lancement particulièrement favorable à l'album. Lorsque ce dernier est mis en vente le 21 Novembre 1991, Sony music laisse donc entrevoir pour la première fois la véritable ampleur de sa puissance commerciale. Chaque capitale du monde commence à vivre à l'heure Jacksonienne. De gigantesques opérations promotionnelles sont lancées coup sur coup. A Paris, de nombreuses personnalités du show-biz et des médias sont conviées à une écoute exclusive dans un Concorde affrété spécialement pour l'occasion. L'événement est repris dans toute la presse. Quelques jours plus tard, l'immeuble de Sony France est recouvert d'une immense toile peinte représentant la pochette de l'album. En France comme ailleurs, Dangerous profite de cet engouement exceptionnel, et en l'espace d'un mois, l'album s'écoulera à 15 millions d'exemplaires, un nouveau record historique. Aucun disque dans l'Histoire de la musique ne s'était vendu aussi vite. Le retour de Michael Jackson est décidément bien venu. Cette reconnaissance du public et des médias envoie Dangerous vers des sommets. Le titre de " Roi de la Pop " que lui ont décerné ses fans à la fin de la période BAD ne sera pas contesté, bien au contraire…



Début Février 1992, le deuxième extrait de Dangerous, Remember the time, voit le jour. Une vidéo tournée par John Singleton accompagne le single. Le court métrage d'inspiration afro-américaine, met en vedette l'acteur Eddie Murphy, le joueur de basket Magic Johnson et le mannequin Iman. Servi par des effets spéciaux et une chorégraphie de nouveau exceptionnel, le morceau marche très bien et accompagne l'album sur sa lancée. Quelques jours après la diffusion de la vidéo, Michael Jackson donne une conférence de presse au cours de laquelle il annonce qu'il repart en tournée sous le parrainage de Pepsi Cola, afin de récolter des fonds pour la fondation humanitaire qu'il vient de créer : Heal The World. Au lendemain de cette conférence, Micheal quitte les Etats-Unis pour se rendre en Afrique où un long voyage l'attend. Ce périple, qu'il entreprend pour découvrir la terre de ses ancêtres, lui fera visiter la Côte d'Ivoire, le Gabon, la Tanzani, le Kenya et l'Egypte. Dans chaque ville où il passe, Michael se rend en priorité dans les hôpitaux et les orphelinats, distribuant cadeaux et argents aux plus nécessiteux. Il est partout accueilli par des milliers de gens enthousiastes.



La promotion de l'album se poursuit avec la sortie d'un troisième single en Avril : In The closet. La vidéo du titre, filmée par le célèbre photographe Herb Ritts, est résolument sensuelle. Face à un Michael Jackson, cheveux plaqué en arrière, habillé d'un vieux pantalon noir et d'un maillot blanc, le top model anglais Naomi Campbell danse lascivement. Dans le décor d'une ferme mexicaine, le couple se prend au jeu de la séduction et enflamme la pellicule au point que de nombreuses séquences, jugées trop suggestives, seront une nouvelles fois censurées par de nombreuses chaînes de télévision américaine. Mais le succès est là. Le clip plait au public et sa diffusion sur MTV fera sensation.



Le 27 Juin 1992, le Dangerous Tour commence enfin, avec comme première date : Munich en Allemagne. Face aux caméras du monde entier, le stade de la ville ouvrira ses portes à plus de 70 000 personnes. Depuis sa demeure de Neverland, Michael Jackson avait préparé ce show depuis de nombreux mois, y incluant des effets pyrotechniques de toute beauté, et de nombreux effets spéciaux signé par le célèbre magicien David Copperfield. Retransmis en direct par de nombreuses chaînes de télévision (Canal + pour la France), le spectacle fera sensation. Mélangeant des titres de tous ces albums, la tracklit du spectacle sera très variée, et se poursuivra ainsi tout le long de la tournée. Ce premier concert à Munich donnera le coup d'envoi d'une tournée européenne qui durera trois mois, visitera 15 pays, et présentera 37 concerts devant près de 2 millions de personnes. Michael montera notamment sur scène à l'hippodrome de Vincennes, pour son unique show parisien, devant une foule de 85 000 personnes ! Mais malgré le succès, les tabloids ne lâchent pas l'artiste et continuent d'alimenter leur vague à scandale. Suivant les magazines, Michael Jackson est soit acclamé, soit traité de monstre. Lors de cette tournée européenne, le tabloid anglais " Daily Mirror " publie une photo prise par Ken Lennox montrant Michael en gros plan sur scène, le visage déformé. Dès le mois de juillet 1992, Michael traîne la photographe en justice et obtient la suppression de la photo. Déçu par ces persécutions perpétuelles, mais pas abattu, Michael continue comme si de rien n'était la promotion de son album…



Le dernier concert de la tournée européenne, donné à Bucarest, et intégralement filmé, et retransmis à la télévision et à la radio dans plus de 61 pays. Lorsque la chaîne américaine HBO diffuse le concert, elle enregistre le meilleur taux d'écoute de toute son histoire. Au total, la première partie du Dangerous Tour aura généré 55 Millions de dollars. Mais comme l'avait annoncé Michael Jackson au début de sa tournée, cet argent ne sera pas pour lui, mais pour sa fondation Heal The World et les nombreux programmes humanitaires qu'elle entends développer. De retour aux Etats-Unis, après plusieurs mois d'absence, Michael organise ainsi des opérations sous la bannière d'Heal The World. Multipliant les dons aux associations, apportant de la publicité aux causes justes mais méconnues, il tient sa promesse et tente d'améliorer les conditions de vie de nombreuses personnes en grandes difficultés. Il sensibilise notamment les Américains à la cause des enfants d'Ex-Yougoslavie en affrétant un cargo pour transporter plusieurs millions de dollars de vivres et de produits pharmaceutiques à destination de Sarajevo.



Ne s'accordant que quelques semaines de répit, Michael Jackson repart ensuite aussi au Japon pour débuter la deuxième partie du Dangerous Tour. Huit concerts l'attendent à Tokyo, du 12 au 31 Décembre. Dans le célèbre dôme de la ville, près de 350 000 personnes verront le spectacle. Admirateurs du Roi de la Pop, les japonais s'arracheront les billets comme lors du Bad Tour.

L'année 1993 commence ensuite avec un retour de Michael aux Etats-Unis où ses absences répétées commence à se faire sentir. L'album Dangerous montre la-bas des premiers signes de fatigues. Jam, le nouvel extrait, a beau présenter un clip endiablé avec le célèbre basketteur Michael Jordan en guest-Star, le classement n'est pas formidable, et le single n'atteint que péniblement la 26ème place du Hot 100. Prêt à revenir sur le devant de la scène, Michael Jackson décide donc avec ses managers un plan audacieux de relance de l'album. Lors des premiers mois de l'année 1993, il sera absolument partout, multipliant les apparitions et les shows :

Tout commence le 16 Janvier, lorsque Michael est récompensé par la célèbre association noire américaine NAACP, en tant qu'artiste de l'année. Sa vidéo Black Or White recevra également le trophée du meilleur clip vidéo.



Le 19 janvier 1993, Michael est ensuite la grande vedette du gala d'investiture du président américain Clinton. Il y interprète "Gone Too Soon" et "Heal The World" devant un public conquis et des télévisions qui en redemandent.



Le 25 Janvier, Michael se rend cette fois à la Cérémonie des American Music Award où il ouvrira le show avec une splendide interprétation de la chanson Dangerous. Accompagné d'une quinzaine de danseur, il exécute l'une de ses meilleures performances, et sera regardé par plus de 20 millions de téléspectateurs. Au cours de la soirée, il remportera également trois récompenses, dont l' "International Artist Award"



Peu après cette prestation époustouflante, il est officiellement annoncé que Michael Jackson sera l'attraction de la mi-temps de la finale du Superbowl, le grand tournois de football américain. La finale qui se déroule à Los Angeles, est l'événement sportif le plus regardé aux Etats-Unis. En acceptant de se donner en sepctacle, Michael sait qu'il sera regardé par plus de 133 millions de personnes. Préparant le show pendant de longs jours, il monte ainsi sur scène, en plein milieu du stade, le 31 Janvier. Il y interprétera Jam, Billie Jean, Black Or White et Heal The World. Les 100 000 spectateurs du stade Rosebowl sont concquis. Quant aux 700 000 dollards de cachet percus pour son apparition, Michael les reversera en totalité à la fondation Heal The World.



Bien que le show du SuperBowl ait demandé beaucoup de travail et de préparation, Michael Jackson a également consacré ce début d'année à l'élaboration d'un autre événement important : sa première interview télévisée depuis dix ans. Conscient de l'image trouble que le public a de lui, il a décidé de lever le voile du silence. C'est une première. Il répondra aux questions d'Oprah Winfrey, la journaliste vedette de la chaîne ABC. Toutes les questions seront permises, Michael s'y engage. Le lendemain de l'annonce officielle, un spot publicitaire commence à être diffusé régulièrement à l'antenne. Dans la presse écrite, un vaste forum s'organise. Les observateurs ont tôt fait d'établir la liste des questions les plus épineuses qui attendent la Star. A la tête de ce classement, bien sûr, le problème de la couleur de peau. L'interview d'Oprah Winfrey sera diffusée en direct, en mondovision, le 10 Février 1993. Michael a souhaité que l'émission soit tournée à Neverland. Tour à tour, les spectateurs découvriront son salon, son parc d'attraction et sa salle de cinéma. Fidèle à sa réputation de journaliste coriace, Oprah Winfrey ne reculera devant aucune question. Les rumeurs les plus extravagantes seront passées en revue. Michael Jackson riera de la plupart d'entre elles avant de les démentir. Il n'affirmera n'avoir jamais dormi dans un caisson à oxygène, ni avoir voulu acheter les ossements d'Elephant Man. Il s'expliquera aussi sur ses multiples opérations chirurgicales, et assurera que sa couleur de peau vient d'une maladie, le Vitiligo, qui blanchit la peau, attaquant les pigments naturels de cette dernière. Vers le fin de l'interview, Michael interprétera un sublime a capella de WHO IS IT qui scotchera le reste des téléspectateurs (extrait ici). Au final, l'interview sera un succès planétaire. L'audience et les répercutions attendues seront là. L'image incomprise du Roi de la Pop s'éclaircit. Michael est plus que satisfait.



Le grand retour américain de Michael Jackson se terminera le 24 Février 1993, lors de la cérémonie des Grammy Award. Lors de cette soirée, il sera en effet honoré par ses pairs, au titre de " légende ". Il recevra le Grammy Legend Award pour l'ensemble de sa carrière. Lors de cette remise, Michael fera notamment une longue allocution durant laquelle il parlera de son enfance, des joies et peines qui y sont attachés, et de l'importance de préserver l'innocence de la jeunesse. Il s'avouera convaincu que les nombreux problèmes auxquels le Monde est confronté aujourd'hui proviennent du fait que certains enfants n'ont pas eu d'enfance, qu'on leur a volé.



A la suite de toutes ses apparitions, l'album Dangerous qui stagnait à la 131ème position, regagne la 10éme place ! Le pari est gagné. Une telle remontée n'avait jamais été enregistrée auparavant. Un album qui quitte le classement des 100 premières ventes après plus d'un an d'exploitation, n'a théoriquement aucune chance de refaire surface. C'était sans compter sur Michael Jackson…

Courant 1993, les concerts, les singles, et les récompenses de part le Monde continueront de tomber (les Soul Train Award, les World Music Award,…). Michael Jackson est au sommet de sa gloire. Roi incontesté de la Pop, il est l'homme de tous les records. Depuis ses débuts avec les Jackson 5, il n'a cessé d'innover, de briller, jusqu'à devenir l'homme le plus populaire de la planète. Rien ne semble pourvoir l'arrêter. Rien jusqu'à cette date fatidique du 17 Août 1993. Date à laquelle sa carrière et sa Vie basculeront à tout jamais. Date que certains qualifieront depuis de " décapitation ". Ce jour là en effet, un jeune adolescent, du nom de Jordie Chandler, porte plainte contre Michael Jackson pour attouchements sexuels…

Avant même que les inspecteurs de la police criminelle ne présentent leur mandat de perquisition au personnel de Neverland, la presse à scandale de tous les pays est au courant de l'affaire. Des quatre coins du monde, la nouvelle va faire le tour des rédactions et des journaux télé. La présomption d'innocence ne fera pas long feu, et en seulement quelques heures, le lynchage médiatique battra son plein. L'opinion publique croulera sous les révélations sensationnelles de soi-disant témoins. De Tokyo à Londres, de Sydney à New-York, la presse sera sans pitié.

Loin de cette effervescence malsaine, Michael Jackson essaye alors de continuer sa tournée, laissant à ses avocats le soin de régler l'incident. Mais bien vite l'affaire se révélera bien plus grave et compliquée qu'il n'avait pu le penser. Le Roi de la Pop ne se relèvera pas de ces allégations. Le 25 août 1993, Michael annule son second concert à Bangkok pour cause officielle de déshydratation. Elisabeth Taylor s'envole alors pour Singapour rejoindre son ami qui s'y est retranché. Jack Gordon, manager et mari de La Toya Jackson, déclare que les accusations faites contre Michael sont fausses. Mais les rumeurs sont lancées et ne s'arrêteront pas.



Le 30 août, Michael Jackson annule son concert prévu à Singapour. Il s'est évanouit quelques minutes avant d'entrer sur scène. Le 2 septembre, de nombreux artistes expriment leur soutien envers Michael Jackson au cours des MTV Video Music Awards. Le même jour, La Toya Jackson déclare que les médias sont assez durs avec Michael. Le 3 septembre, Michael et Liz arrivent à Taïwan, suivis de près par le clan Jackson. Tout le monde semble vouloir faire bloc. Mais Michael n'en peut plus. La presse ne le lâche pas. La tension monte. Il ne va pas pouvoir rester encore longtemps en Asie…

Michael Jackson quitte bientôt l'Asie pour l'Europe de l'est. Il persiste à vouloir continuer sa tournée. Le 15 Septembre, sous une pluie battante, 50 000 Russes assistent au premier grand concert Pop de leur histoire. Israël, la Turquie et les îles Canaries sont les prochaines destinations du Dangerous World Tour. Mais finalement, épuisé après un dernier concert à Tenerife, Michael décide de prendre une pause de quelques jours avant de partir pour l'Amérique du Sud. Ses promoteurs le poussent à continuer, ses conseillers lui affirment que poursuivre la tournée et le meilleur moyen de laisser de côté les allégations. Alors Michael y va. De Buenos Aires à Mexico City, de Sao Paulo à Santiago, plus d'un million de personnes assisteront au show. Malgré tout, la tournée est chaotique. Michael annule la plupart des concerts. Il n'ira ni au Pérou, ni au Vénézuela, pas plus qu'à Puerto Rico. La pression est devenue insoutenable, partout où il se rend, Michael est poursuivi par les photographes, conspué par les médias qui le jugent déjà coupable. Arrivé à Mexico, il enregistre donc un communiqué troublant dans lequel il indique qu'il met fin à sa tournée : " Au moment où je suis parti pour entreprendre cette tournée, j'ai été victime d'une tentative d'extorsion de fonds et, peu après, j'ai été accusé de choses horribles et scandaleuses. J'ai été humilié, gêné, blessé et j'ai beaucoup souffert. La pression à laquelle j'ai été soumise à la suite de ces fausses accusations m'a privé de l'incroyable énergie dont j'ai besoin pour chanter. "

Le 14 novembre, Pepsi rompt officiellement son contrat avec Michael Jackson. Coca Cola se réjouit et affiche une hausse de 20% de ses ventes.



Mais les ennuis ne vont pas s'arrêter là. Lors d'une conférence de presse en Isräel, La Toya Jackson, poussée par son mari, accepte finalement de révéler à la presse (en échange de plusieurs millions de dollars), que son frère est réellement un pédophile, et qu'elle en a les preuves. Son interlocution sera reprise par la presse entière, et dévastatrice pour l'image de Michael. Bien entendu, les "preuves" ne seront jamais fournies, mais cela n'empêchera pas de propulser davantage l'image de Michael Jackson dans le chaos.

Au fil de sa tournée et de son dépérissement, le Roi de la Pop est également devenu accro à la morphine et aux somnifères. Il n'est plus que l'ombre de lui-même. Les clichés des paparazzis qui sont pris de lui ne montrent plus qu'un homme mort-vivant. Parti de l'Amérique du Sud, Michael Jackson n'a alors plus d'autres choix que de se rendre dans une clinique de Londres pour suivre un traitement de désintoxication qui durera plusieurs semaines. Il y sera accompagné par Elisabeth Taylor.

Une fois le sevrage passé, ses conseillers lui demandent de se rendre au plus vite aux Etats-Unis. Depuis le lancement de l'affaire, il ne s'y est pas rendu, et son absence commence à exaspérer les officiels du comté de Santa Barbara. Toute l'opinion publique américaine attend son retour. Michael Jackson, sachant ce qui l'attends la-bas, n'a que peu d'envie d'y retourner. Mais poussé par ses amis et conseillers, il cédera. Son avion se posera sur le territoire américain le 10 Décembre 1993. A peine arrivé à Neverland, il sera alors pris en charge par la police afin de subir de nombreux tests et interrogatoires. Comble du cauchemar pour lui, il devra poser nu devant plusieurs officiers, médecins et photographes, afin de livrer des clichés de tout son corps. Cette expérience sera pour lui une des plus douloureuses...

Se sentant humilié et profondément atteint pour toute l'affaire, Michael fait savoir qu'il apparaîtra à la télévision le 22 Décembre, en direct de son ranch et en mondovision. Son intervention qui durera quatre minutes sera retransmise dans tous les journaux télévisés. Au bord des larmes, physiquement marqué par l'épreuve, Michael Jackson réagit enfin aux accusations portées contre lui : " Ces derniers temps, de nombreuses déclarations répugnantes ont été faites. On m'a accusé d'avoir eu une conduite indécente. Ces déclarations sont totalement fausses. Comme je l'ai dit depuis le début, je souhaite une fin rapide à cette horrible épreuve qu'on est en train de me faire subir […] Je suis particulièrement bouleversé par la manière dont cette affaire est traitée par les terribles médias. A chaque fois qu'ils en ont eu l'occasion, les médias ont disséqué et interprété les accusations dont je faisais l'objet pour arriver à leurs propres conclusions. Je vous demande tous d'attendre que la vérité soit révélée avant de me juger et de me condamner. Ne me traitez pas comme un criminel. Je suis innocent". Mais le communiqué ne changera rien. L'année 1994 commence avec la déposition officielle de Jordie Chandler...



Dans ce vacarme médiatique, ce que la presse ne sait pas encore, c'est que le père de la victime supposée demande à Michael Jackson 20 millions de dollards en échange du silence de son fils (la demande a été faite aux conseillers de Michael Jackson depuis de nombreux mois, bien que celui-ci ait toujours refusé de payer un centime). Au vu de la tournure des événements, dans le camps Jackson, la question est alors de savoir s'il vaut mieux payer ou non... Pour Michael, la réponse est clair: NON. Il se sent innocent de tout ce qui lui est reproché, et il n'a aucunement l'intention de payer. Mais saura-t-il dans ce cas résister à un procés, à la folie des médias, à un public suspicieux, à l'étalement de sa vie privée et de ses photos les plus intimes ? Pour les conseillers et amis de Michael Jackson, il est clair que non... La parole du jeune garçon contre celle de Michael Jackson... La parole d'une victime supposée contre celle d'un homme affaibli et incompris déjà jugé coupable par la presse entiére... Vu l'état psychologique du Roi de la Pop, un tel procés est jugé suicidaire par tout l'entourage de Michael Jackson. Entre les remparts de Neverland, la décision est donc finalement prise: Payer pour ne pas mourir...

Dès la fin Janvier, une annonce est faite à la presse. Et à la surprise générale, l'affaire est stoppée net. Les avocats de Michael Jackson annoncent en effet qu'un accord financier a été signé entre les deux parties (22 milions de dollars). Les plaignants ont eu ce qu'ils voulaient. Cette nouvelle fait une fois de plus le tour du Monde. Sans même chercher à comprendre, elle est reprise par les médias comme une preuve de la culpabilité du chanteur. Mais se sont-il demandés qui sont donc ces parents prêts à vendre l'honneur et la santé psychologique de leur fils pour de l'argent ? Non… La question ne sera même pas soulevée…

En parallèle, et malgré le fait que Jordie Chandler ne témoignera plus de rien, l'enquête policière continue son court. Le procureur de Santa Barbara ne semble pas prêt à laisser Jackson en paix. Mais après des mois d'enquête supplémentaires, aucune preuve évidente ne sera trouvée, et sans le témoignage du jeune garcon, seul élément exploitable en définitive, les poursuites s'arrêteront… Le 21 Septembre 1994, le département de Justice donnera une conférence de presse lors de laquelle le procureur général déclare qu'aucune preuve qui puisse faire douter de l'innocence de Michael Jackson n'a été trouvée.

L'affaire Chandler est terminée, et avec elle la période Dangerous. Cependant, malgré un succès phénoménal de l'album qui s'est vendu aujourd'hui à plus de 29 Millions d'exemplaires, l'image de Michael Jackson est salie à tout jamais. Il ne s'en relèvera pas… L'image indestructible du Roi conquérant n'est plus. Ses talents d'artiste, de danseur, de show-man et d'innovateur seront depuis complétement entâchés par cette affaire de pédophilie. La période Dangerous marquera pour toujours la fin d'un régne absolu, la fin d'un mythe incroyable et jalousé, que la perfidie d'un côté et la maladresse de l'autre, auront finalement réussi à détruire...

 
DANGEROUS - Singles
 
 
BLACK OR WHITE







REMEMBER THE TIME







IN THE CLOSET







JAM
 






HEAL THE WORLD







WHO IS IT







GIVE IN TO ME







WILL YOU BE THERE







GONE TOO SOON

 

 

 

 
 
HISTORY
 
(1995)


 

 

Avec l'accord financier conclu en Janvier 1994 entre Michael Jackson et le père du garçon qui l'accusait d'attouchements sexuels, l'affaire "Chandler" s'amenuise. Après des mois de scandales, de fresques mondiales, et de folie en tout genre, les choses se calment enfin. L'image du Roi de la Pop est entachée à tout jamais, son portefeuille s'est vu soustrait de plusieurs millions de dollars, mais aucun procès public n'aura lieu.

Au mois de février 1994, alors que l'enquête policière du comté de Santa Barbara poursuit ses investigations en dépit du non-témoignage de la supposée victime, Michael Jackson quitte la Californie et se rend à New-York. Eprouvé par toute l'affaire, il s'installe dans un vaste duplex au 68ème étage de la Trump Tower, un gratte ciel appartenant à son ami milliardaire Donal Trump. Pour la première fois depuis des années, Michael prend ses distances avec la côte ouest, en quête d'une paix et d'une inspiration que la Californie ne semble plus pouvoir lui fournir.



Quelques semaines après son arrivée à Manhattan, Michael est pourtant débusqué par des journalistes qui révèlent bientôt que la star fréquente quotidiennement un studio de la 54e rue, la Hit Factory, pour y enregistrer de nouveaux morceaux. Sony Music confirme discrètement la rumeur mais se refuse à tout autre commentaire.

Vers la fin Mars, des informations plus précises sont finalement livrées aux médias : Michael enregistre des chansons inédites qui doivent accompagner un Best-of. Le nouveau disque, HISTORY, doit retracer la carrière de Michael Jackson depuis 1979 et ses débuts solos au sein du label Epic. Mjj Productions, la maison de production du chanteur dévoile alors le sens caché de ce titre, reposant sur un jeu de mots : history (l'histoire), et his story (son histoire) se prononcent de la même façon en anglais.



Toutefois, de nombreux conseillers de la star pensent à juste titre qu'il n'est pas judicieux de sortir un disque si peu de temps après les scandales de l'affaire "Chandler". La star a eu beau clamer son innocence, dénoncer le lynchage médiatique dont il a été victime, il doit se rendre à l'évidence que son aura auprès du public s'est désagrégée comme peau de chagrin. Tiraillé entre l'image d'une super star révolutionnaire et d'un pédophile en souffrance, le nom de "Michael Jackson" porte à présent des connotations tendancieuses. Comment faire alors pour que les gens oublient l'aspect sombre du personnage ? Comment faire pour retrouver la magie des années passées, le charme du Michael Jackson précurseur ?

Dans les couloirs de Neverland et des palaces que côtoie la star, il est clair pour tous que la réputation du Roi de la Pop doit être remodelée. S'il veut revenir au top, poursuivre son œuvre, il n'y a pas d'autre alternative ; aucun nouvel album ne pourra sortir avant cela.

Sans que grand monde ne soit au courant, cette idée a en fait commencé à germer dans le clan Jackson depuis de nombreux mois. Michael sait comment remodeler son image et pas de la plus mauvaise maniére.... Peu de temps après l'accord financier qui mit fin à l'affaire "Chandler", il se montrait en effet déjà avec une jolie femme bien connue : Lisa Marie Presley, la fille du King Elvis Presley. Le 19 Février 1994, lors de la cérémonie des Jackson Family Honors, la presse et le public ont pu découvrir le "nouveau couple" qui venait de se former. Cette alliance des deux plus grandes familles du show-business put paraître incongru à plusieurs personnes, mais l'effet médiatique fut au rendez-vous.



Tout au long du début de l'année 1994, Michael Jackson et Lisa Marie Presley continueront d'apparaître ensemble, et participeront à faire parler du Roi de la Pop autrement que par des scandales. Dans le milieu de la presse et des tabloïds, personne n'est dupe, mais l'image glamour du couple fait vendre, alors on en redemande.

Le 25 Mai, interrompant l'enregistrement de son album, Michael s'envole en catimini pour les Caraïbes. Il se rend à La Vega, un petit village à 130km au nord de Saint-Domingue, un endroit pittoresque où il va finalement épouser Lisa Marie. Le mariage aura lieu dans la résidence personnelle d'un certain Francisco Alvarez Perez, avocat et officier d'état civil, qui célébrera lui-même la cérémonie, comme la loi dominicaine l'y autorise. Vers 10h du matin le lendemain, Michael Jackson et Lisa Marie Presley sont unis par les liens du mariage.

Cependant, la nouvelle ne sera dévoilée qu'en Juillet, puis confirmée en Août par un communiqué de Lisa Marie : "Mon nom matrimonial est Lisa Marie Presley-Jackson. Mon mariage avec Michael Jackson a eu lieu au cours d'une cérémonie privée, il y a onze semaines de cela, à l'extérieur des Etats-Unis. Notre mariage n'a pas été annoncé officiellement jusqu'à présent pour plusieurs raisons, la principale étant que nous tenons à préserver notre intimité, bien que nous vivions constamment sous le feu des médias. Nous voulions tous deux une cérémonie de mariage dans l'intimité, loin de la confusion d'un cirque médiatique. Je suis très amoureuse de Michael, je consacrerai ma vie à être son épouse. Je le comprends et le soutiens ; nous avons tous deux l'intention de fonder une famille et de mener ensemble une vie heureuse et saine. Nous espérons que nos amis et les fans comprendront et respecteront notre intimité".

Peu de temps après cette annonce, la presse américaine présente ce mariage comme le mariage du siècle.



Tandis que la presse mondiale fait ses gros titres de ce mariage maintenant officiel, Michael Jackson s'envole pour la Hongrie en compagnie de son épouse. Le couple va demeurer quelques jours à Budapest, le temps pour Michael de filmer un spot publicitaire destiné au lancement de son nouvel album, à présent possible. La venue du couple Presley-Jackson mobilise des dizaines de journalistes qui font le voyage des quatre coins du monde dans l'espoir de prendre quelques photos exclusives des jeunes mariés.

Après leur escapade en Hongrie, le couple se rend en France. Ils visiteront notamment le Château de Versailles et DisneyLand Paris dans le courant du mois de Septembre 1994. La pré-promo de l'album HIStory bat alors son plein. L'image de Michael Jackson est travaillée de jour en jour, donnée en pâture aux meutes de journalistes afin de reconduire la bonne parole dans le monde entier : Le Roi de la Pop a changé, c'est maintenant un époux sain de corps et d'esprit.



De retour aux Etats-Unis, Michael et Lisa apparaissent en ouverture de la 11ème cérémonie des MTV Video Music Awards. Embrassant son épouse en direct devant des millions de téléspectateurs, le Roi de la Pop marquera une fois de plus un sacré coup médiatique. Leur apparition de seulement deux minutes, éclipsera toutes les représentations, et dès le lendemain, tout le monde ne parlera que de ça ; certains journaux à sensations iront même à qualifier l'embrassade de "baiser du siècle", à l'instar du langoureux baiser d'Autant en Emporte le Vent.



En parallèle de ces multiples apparitions, Michael Jackson continue avec acharnement l'enregistrement de son nouvel album. HIStory doit être pour lui l'album de la renaissance, et rien ne doit être laissé au hasard. Dans ce disque, il porte tous ses espoirs, et les millions de dollars nécessaires sont donc mis sur la table afin que le projet arrive à son terme dans les meilleures conditions. Au milieu des studios de la Hit Factory, le rappeur Notorious BIG, les producteurs Jimmy Jam, James Harris, et Terry Lewis, le compositeur R-Kelly et l'arrangeur Dallas Austin se succéderont sans relâche, mais l'essentiel des morceaux sera écrit par Michael Jackson lui-même. L'album HIStory est pour lui un exutoire, le moyen de revenir sur l'affaire "Chandler" et de crier au monde sa version des faits. Les chansons qu'il compose et enregistre au fil des mois, sont ainsi les plus personnelles, les plus sombres qu'il ait jamais chantées.

Pour Bruce Swedien, l'éternel ingénieur du son de Michael, la qualité de HIStory ne fait aucun doute : "HIStory est ce que Michael a produit de mieux à ce jour. Ses performances vocales sur certains titres sont absolument renversantes. Il n'était jamais allé aussi loin."



Vers la fin du mois d'avril 1995, le disque est enfin terminé, et Sony Music s'empresse d'annoncer sa future sortie en grandes pompes; l'album est annoncé pour Juin.

Commençant la promotion de son album, Michael Jackson apparaît dans le magazine américain Vibe en Mai 1995 pour une séance photo. On peut ainsi y découvrir son nouveau look.



Toutefois, la véritable promotion est encore dans les cartons de Sony Music. Préparée de longue date, elle se chiffre en millions de dollars. Elle débutera le 29 Mai 1995, lorsque sort enfin sur les ondes le nouveau single de Michael Jackson : "Scream" (en duo avec sa sœur Janet). Le premier extrait de l'album HIStory entrera directement en 5ème position des charts américain, ce qui n'était jamais arrivé depuis la chanson "Let it be" des Beatles.

Peu de temps après la sortie du single, un clip promotionnel (tourné à Budapest), est diffusé sur les télévisions. D'un budget colossal, d'une portée complètement mégalomaniaque, il annonce en fanfare la venue du prochain opus de Michael Jackson. Ce dernier y apparaît en meneur de troupes, libérant un pays imaginaire d'une tyrannie passée. Tout au long du clip ahurissant, Michael est adulé par la foule, érigé en demi-Dieu. Une immense statue à son effigie apparaît en fermeture du clip, avant que le mot "HIStory" ne scintille à l'écran. Durant près de 4 minutes, c'est un déluge d'idolâtrie.



Le parallélisme entre la chute de l'empire Soviétique et l'annonce du retour de Michael Jackson fait bientôt jaser les rédactions du monde entier. Le clip promotionnel d'HIStory fait très rapidement scandale. Pour beaucoup, le Roi de la Pop est allé trop loin. Qu'importe… Le message est passé, et personne n'ignore alors que le grand Michael Jackson est de retour…

Le 14 Juin 1995, ce dernier aura tout le loisir de répondre à ces reproches lors de l'émission Primetime de ABC. Il y est présent avec son épouse. Durant toute la soirée, il s'expliquera sur l'affaire "Chandler", sur sa liaison avec Lisa Marie, et avouera que le scandale amené par le clip promotionnel était voulu.



L'émission sera également pour lui l'occasion de parler de l'enregistrement de l'album HIStory et d'entonner une magistrale beat-box de l'un de ses nouveaux titres : Tabloid Junkie. Durant toute la soirée, la journalise Diane Sawyer ne reculera devant aucune question, et ira même jusqu'à demander au couple s'ils couchent réellement ensemble. La question ne manquera pas de faire frémir Michael, mais avec l'aide de Lisa Marie, ils parviendront à trouver une échappatoire. L'émission n'est en définitive que peu intéressante (en comparaison de celle que Michael avait faite en 1993 avec Oprah Winfrey), mais l'audience sera là, et avec elle la diffusion en première mondiale du clip "Scream".



Le budget du clip avoisine les 7 millions de dollars, et le résultat s'en fera très vite sentir. Pour beaucoup, la vidéo de "Scream" est encore considérée comme l'une des meilleures de Michael Jackson. Les paroles provocantes de la chanson sont en parfaite adéquation avec la vidéo remplie d'effet spéciaux, et feront de "Scream" un classique Jacksonien de haut niveau.

Le 15 Juin, soit le lendemain de la diffusion de l'émission Primtime, l'album HIStory sort dans le commerce. Le concept du nouvel album est inédit : il propose, d'une part, une compilation des quinze plus grands succès du chanteur, et d'autre part, quinze nouveaux morceaux. Comme on pouvait s'y attendre, les titres originaux du nouvel album sont bien éloignés des anciennes productions funky des années 70/80's. HIStory marque un tournant dans la carrière du chanteur. Au fil des 15 nouvelles chansons, on trouvera un Michael Jackson ténébreux, hurlant l'injustice, criant sa solitude, conspuant les médias qui l'ont lynché depuis des années, et présentant sa version de l'affaire "Chandler". Très grave dans ses propos, l'album HIStory n'en est pas moins excellent, et contiendra moult perles comme "They don't care about us", "Stranger in Moscow", ou "Tabloid Junkie".

A sa sortie, le disque sera classé directement numéro 1 aux Etats-Unis, en Europe, en Australie, en Israël, à Taiwan, et dans de nombreux pays. Il s'écoulera par millions en quelques semaines seulement. Le pari est gagné…



Toutefois, même si les ventes sont honorables aux Etats-Unis, elles sont loin d'égaler celles des précédents albums du Roi de la Pop. Les réactions du public sont là-bas très mitigées, l'affaire "Chandler" n'étant pas complètement oubliée. De la côté Est à la côte Ouest, les critiques ont littéralement descendu le nouvel album. On compte sur les doigts d'une seule main les journaux qui ont donné à HIStory la critique objective qu'il était en droit d'attendre. En conséquence, malgré un lancement exceptionnel (supérieur à celui de Dangerous), l'album ne demeure pas à la première place du classement américain plus d'une semaine…

A côté de cela, les paroles rageuses du nouvel opus créent la controverse. Dans le titre "They don't care about us", Michael Jackson crie en effet "Kill me, Jew me" ("Butez moi, traitez moi de juif"), et ces paroles sont alors jugées antisémites et racistes. Michael déclare tout d'abord que la chanson a pour but d'attirer l'attention du public sur la souffrance engendrée pour les préjugés et la haine raciale, mais rien n'y fait, et il doit rapidement s'excuser publiquement, promettre d'inclure dans les futurs pressages de l'album un mot d'excuse, et de réenregistrer la chanson en supprimant les mots litigieux.

En dépit des sarcasmes, Michael est accueilli le 22 juin au Shrine Auditorium de Los Angeles, pour les VH-1 Awards. Il y reçoit un trophée pour l'ensemble de ses efforts humanitaires. A cette occasion, il interprète "We Are The World" sur scène avec les Boyz II Men.



Le 15 Août 1995, c'est au tour du single "You are not alone" de faire son apparition. Second extrait de l'album HIStory, il créera la surprise en rentrant directement à la première place des charts US ! De toute l'histoire de la musique américaine, ce n'était jamais arrivé. Contrairement à "Scream", le titre deviendra rapidement n°1 dans le monde entier. Composé par R Kelly, la chanson s'offre un clip moins spectaculaire, mais bien plus vendeur. Diffusé peu de temps après la sortie du single, il fera sensation en montrant Michael et Lisa-Marie à moitié nus.



Peu de temps après la sortie de "You Are not alone", MTV annonce que Michael Jackson fera son grand retour sur scène lors des MTV Video Music Awards, et le 7 Septembre en effet, le Roi de la Pop ouvrira la cérémonie avec un show mémorable. Interprétant un medley de ses plus grands tubes, une prestation de "Dangerous", et un final sur "You are not alone", il fera trembler toute l'audience, et se lever tout le parterre de stars alors assises devant lui. L'émission sera un vrai succès, et les mauvaises langues qui ne le pensaient plus capable de rien sur scène se tairont rapidement. Lors de la cérémonie, Michael et Janet Jackson recevront également trois récompenses.



Le 23 septembre, Michael pointe à nouveau le bout de son nez sur les écrans américains. La chaîne BET lui ouvre les portes de son BET "Walk Of Fame". Il est le premier artiste à recevoir cette récompense.

Le 4 novembre, Michael s'envole ensuite pour l'Allemagne, afin de participer à la plus grande émission de variétés du pays : "Wetten Dass". Il y interprète "Dangerous" et "Earth Song".



Le 7 novembre, Michael et Sony annoncent la création de Sony / ATV, société d'édition concrétisant la fusion du catalogue ATV et Sony. Sony / ATV devient la troisième maison d'édition musicale, derrière Warner Chappell et EMI.

Fin 1995, alors que l'album HIStory n'est sorti que depuis 6 mois, des signes d'essoufflement apparaissent de par le monde ; nombreux sont ceux qui pensent que le nouveau disque de Michael Jackson pourrait faire beaucoup mieux. Le couple Presley-Jackson se montre de moins en moins, et la promotion fulgurante qui avait précédé la sortie de l'album est devenue assez pauvre. Le Roi de la Pop ne donne pas le sentiment de se donner à fond pour son disque, et l'engouement des premiers jours retombe.

Malade réellement, ou en manque de publicité, Michael Jackson fera une nouvelle fois parler de lui dans la presse entière le 6 décembre. Alors qu'il répète un concert pour la chaîne câblée HBO, il tombe subitement d'épuisement et doit être emmené d'urgence au Beth Israel Medical Center de New York. Les deux concerts qui étaient alors prévus pour la promotion de l'album, sobrement intitulés "Michael Jackson : One Night Only", auraient dû être les premiers shows donnés par Michael sur le sol américain depuis 1989, mais doivent être annulés. C'est un nouveau coup dur pour HIStory. Depuis l'affaire "Chandler", Michael Jackson fait plus parler de lui pour ses problèmes personnels que pour sa musique…

Le 18 décembre, Michael arrive finalement à Disneyland Paris pour se reposer un peu. La promotion de l'album attendra.

L'année 1996 ne commence ensuite pas sous les meilleurs hospices pour Michael Jackson, car le 18 janvier, le porte parole de Lisa Marie annonce qu'elle demande le divorce. Le couple sera dissous de manière "cordiale".

Le 19 février, Michael se rend à la cérémonie des Brit Awards à Londres. Il s'agit de sa première apparition sur un plateau de télévision britannique depuis 1979. Durant le show, il recevra l'Artist Of A Generation Award, et interprètera "Earth Song", le troisième single de l'album HIStory.



Pendant le numéro de Michael, Jarvis Cocker du groupe Pulp, monte sur scène et perturbe les figurants. Il sera évacué et mis en garde à vue. Le lendemain, Epic et Sony Music publient un communiqué de presse à travers lequel Michael Jackson avoue être choqué par le comportement de Cocker. Fatigué, il retourne alors de nouveau à Disneyland Paris.

Dans le courant du mois de mars 1996, le quatrième extrait de l'album HIStory voit le jour : "They don't care about us".

Le 19 mars, au Palais des Congrès de Paris, Michael donne une conférence de presse avec le Prince Al Waleed. Ils annoncent la création de Kingdom Entertainment, une compagnie multimédia basée à Paris dont le but est d'appuyer la production des projets artistiques de Michael Jackson.

Ce n'est que deux mois plus tard que Michael reprendra la promotion de son album en se rendant aux World Music Awards de Monaco. Après y avoir de nouveau interprété "Earth Song", il recevra 5 trophées !



Les 11 et 12 mai, Michael continue son escapade européenne en partant s'amuser dans des parcs d'attraction en Allemagne et en Grande Bretagne. Les singles " Earth Song" et "They don't care about us" marchent bien en Europe, et Michael semble vouloir surfer sur cette vague. Il n'en va malheureusement pas de même aux Etats-Unis où ces nouveaux singles passent quasiment inaperçus et où l'album HIStory s'enfonce au fin fond des classements…

Sony Music semble vouloir pousser Michael Jackson à revenir plus sérieusement sur le devant de la scène, mais ce dernier ne parait pas motivé plus que ça. La promotion coûteuse de l'album est à présent rentabilisée, mais les ventes restent largement en deca des disques précédents. Début 96, HIStory ne s'est écoulé qu'à 10 millions d'exemplaires. Ce chiffre est certes énorme pour un album, mais bien décevant pour un disque de Michael Jackson…

Après moult tractations, Sony Music parvient finalement à pousser le Roi de la Pop à entamer une tournée. Michael n'en a que peu envie, mais c'est le seul moyen de relancer les ventes, alors il n'a pas trop le choix. Animé par peu d'enthousiasme, il déléguera la majeure partie de l'organisation du HIStory Tour. Contrairement aux tournées précédentes, les répétitions ne seront pas légions, et la tracklist du concert se résumera aux hits incontournables et à quelques extraits du dernier album.

Le 16 juillet 1996, Michael profitera du concert privé qu'il doit donner au Sultanat de Brunei, pour peaufiner son spectacle et commencer à se remettre en jambe pour la tournée.

Le lancement du HIStory Tour aura lieu le 7 septembre à Prague, où Michael donnera un concert devant 130 000 personnes ! Son plus grand concert donné à ce jour.



Le Roi de la Pop semble peut-être délaissé aux Etats-Unis, il n'en va pas de même pour l'Europe. Le show, bien que peu révolutionnaire, fait sensation, et les journaux du monde entier salueront avec force le retour sur scène de Michael Jackson. Les faits sont là : lorsque l'artiste donne libre cours à sa danse, la magie opère et les tabloids n'ont plus qu'à se taire…

Durant tout le mois de septembre, Michael joue dans plusieurs pays de l'Europe de l'Est, de la Roumanie à la Russie, de la Pologne à la Hongrie. Parallèlement au lancement de la tournée, Sony Music sort alors "Stranger In Moscow" en single à travers l'Europe.

A partir du mois d'Octobre, Michael quittera l'Europe pour continuer le HIStory Tour en Asie. De Bombay à Singapour, de Kuala Lumpur à Tokyo, la tournée sera un véritable succès. Accueilli en superstar partout où il passe, le Roi de la Pop montre une fois de plus que sa popularité est sans pareille. A chaque fois, les concerts remplissent des stades entiers, et les dates s'enchaînent à vitesse grand V.

Lors de son passage en Australie en Novembre 1996, Michael crée une nouvelle fois la surprise en annonçant son mariage avec Debbie Rowe, une de ses anciennes infirmières. Et comme si l'événement ne se suffisait pas à lui-même, on apprend dans la foulée que cette même Debbie Rowe est enceinte de son fils !



Dans le monde, la surprise est totale, et l'événement ne manquera pas de faire la une de tous les tabloïds. Le Roi de la Pop va avoir une descendance…

Bien entendu, personne ne croit à l'idylle fabriquée de toutes pièces, mais l'annonce est surprenante et ne tardera pas à se répandre sur la terre entière.

L'année 1997 commence avec la fin du premier cycle du HIStory Tour. Prenant soin de bien éviter les Etats-Unis, où les ventes de l'album sont catastrophiques, Michael donnera néanmoins 2 concerts à Hawaii, devant un stade complet et un public qui en redemande.

Au mois de Février naît alors Prince Michael 1er, l'enfant que Debbie Rowe portait. La naissance de son fils sera un bouleversement dans la vie de Michael Jackson. Attendu de longue date, il n'aura pas de mot pour décrire la joie qui l'envahit, mais n'oubliera cependant pas de vendre les premiers clichés du bébé à prix d'or aux magazines américains.



Au vu de l'image trouble que continue de véhiculer le Roi de la Pop, la venue de cet enfant est regardée d'un drôle d'œil, mais cela importe peu pour le chanteur. Il est heureux, et c'est ce qui compte le plus.

Trois jours plus tard après la naissance de Prince Michael 1er, le 16 Février, Michael est vu aux bras de son éternelle amie Elisabeth Taylor, afin de fêter avec elle ses 65 ans. Un show est prévu à la télévision américaine. Michael y est naturellement présent, et interprétera pour l'occasion une chanson inédite qu'il a composée quelques jours auparavant : "Elisabeth I love you".



Le 21 Mars, Sony Music décerne une récompense spéciale au Roi de la pop, afin de le féliciter pour les 100 millions de disques qu'il a vendu en dehors des Etats-Unis depuis 1979 et la sortie de l'album Off the wall.

Peu de temps après s'engagent alors les pourparlers pour savoir si la promotion de l'album HIStory doit continuer ou non. Pour Michael, il est clair que oui ; il attend encore beaucoup de son disque et ne se sent pas prêt à le lâcher au bout de 5 singles seulement. Pour la maison de disques, il n'en va cependant pas du même avis. Depuis de nombreux mois déjà, les ventes de l'album stagnent trop, lorsqu'elles ne dégringolent pas entièrement. Aux Etats-Unis et au Japon, HIStory est déjà passé aux oubliettes, et à part l'Europe, on se demande bien comment l'album pourrait s'offrir une deuxième jeunesse. Pour relancer les ventes, à l'heure où le deuxième cycle du HIStory Tour doit démarrer, il faut du nouveau. Michael ayant bientôt terminé dans le plus grand secret, le tournage d'un court métrage musical intitulé "Ghosts", l'idée vient alors de sortir un disque qui contiendrait la bande originale accompagnée de quelques morceaux supplémentaires ; le projet prendrait alors la forme d'un Maxi-Cd, estampillé pourquoi pas : "History - part II". Le concept plaît assez à Michael Jackson, mais finalement pas énormément à Sony Music. Pour la maison de disque, un Maxi-Cd n'est pas vendeur, c'est d'un véritable album dont elle a besoin. Le Roi de la Pop n'ayant nullement l'intention d'en sortir un pour le moment, la décision est donc prise en interne de combler le disque avec une dizaines de remix techno/house, et de sortir le projet en tant que nouvel album. Michael est complétement en désaccord sur cette manière de faire, mais devra se résoudre à voir ainsi naître: "Blood on The Dance Floor - HIStory in the mix".



Le premier extrait du nouveau disque sortira sur les ondes le 2 Avril, il s'agit du titre éponyme "Blood on the dance floor". Accompagné d'un clip endiablé, le single cartonnera en Europe, et atteindra directement la deuxième place du classement. Toutefois, malgré une diffusion intense sur la chaîne VH1, le titre ne parviendra que difficilement à se classer 42ème aux Etats-Unis. Pour Sony Music, il est alors clair que Michael Jackson est complètement grillé sur le continent Nord américain…

Parallèlement à la sortie de "Blood on the dance floor", débute le deuxième cycle du HIStory Tour. Ce dernier se déroulement presque exclusivement en Europe de l'ouest. La tournée traversera cette fois-ci la France, la Norvège, le Danemark, le Royaume-Uni…

Profitant de sa tournée européenne, Michael décide de présenter son court métrage musical "Ghosts" en avant-première au 50ème Festival de Cannes. Prévenus au dernier moment, les organisateurs du festival cinématographique arrangeront tous les plannings pour que le film puisse être projeté. On ne renonce pas facilement à une venue du Roi de la Pop…



Arrivé à Cannes le 8 Mai 1997, Michael montera les marches devant des centaines de fans et un parterre imposant de journalistes. Le jour où "Ghosts" sera diffusé, on ne parlera que de cela à la télévision et dans les palaces de la ville. Faisant l'ouverture des journaux du soir, le court métrage de Michael Jackson sera connu de tous, et diffusé dès le soir même sur la chaîne de télévision française Canal+.

Réalisé par Stan Winston et co-écrit par Stephen King, "Ghosts" est le parfait reflet de ce qu'est alors devenu l'univers Jacksonien : sombre, dérangeant, incompris, légèrement niais, et pourtant terriblement entraînant. Trois chansons seront inclues dans le court métrage : "2Bad" (de l'album HIStory), ainsi que "Is it Scary" et "Ghosts" (de l'album Blood on the dance floor). Bourré d'effet spéciaux, affublé d'un budget de plusieurs millions de dollars, le court métrage de 40 minutes fera sensation, permettant de sortir le single Ghost en deuxième extrait du nouvel album.



Après le lancement de Ghosts, Michael Jackson continuera sa tournée, et ne fera plus d'apparition particulière. L'année 1997 s'écoulera sans qu'HIStory ne renaisse, et avec des ventes de Blood on the dance floor plutôt mitigées.

Faisant un dernier passage en Afrique du Sud, le HIStory Tour se terminera le 15 Octobre, et marquera du même coup la fin de la période HIStory.

A ce jour, HIStory s'est vendu à plus de 16 millions d'exemplaires, et demeure le double album le plus vendu de tous les temps. Blood on the dance floor s'est lui vendu à plus de 8 millions d'exemplaires.

A la suite de l'affaire "Chandler", beaucoup pensaient Michael Jackson définitivement mort, mais l'album HIStory a permis de prouver qu'il n'en était rien. Toutefois, cette période a bien montré que les choses n'étaient plus tout à fait les mêmes pour le Roi de la Pop ; ses ventes et son influence ayant bien diminué par rapport aux années 80. Son image trouble a perduré malgré ses efforts, et ses frasques personnelles ont définitivement empiété sur son art. Plus cité dans les tabloïds que dans les magazines musicaux, la carrière de Michael Jackson a pris avec HIStory un tournant véritable, un tournant qui malheureusement lui réservera de bien tristes surprises…
 
 
HISTORY - Singles



SCREAM
 






CHILDHOOD (Face B du single Scream)







YOU ARE NOT ALONE







EARTH SONG







THEY DON'T CARE ABOUT US







STRANGER IN MOSCOW






BLOOD ON THE DANCEFLOOR







GHOSTS
 
 
 
INVINCIBLE
 
(2001)

 
 
Une fois la promotion de l'album HIStory terminée, Michael Jackson se retire de nouveau du devant de la scène. Père de deux jeunes enfants, il profite de cette accalmie dans sa carrière pour s'occuper de sa famille. Il ne commencera véritablement à s'occuper de son nouvel album qu'au cours de l'année 1999. A cette époque, et au regard de ce qui s'est passé pour HIStory, Michael tire la triste conclusion qu'il ne fait plus recette aux Etats-Unis. Bien que son dernier disque se soit vendu à plus de 16 millions d'exemplaires dans le monde, le marché américain n'en a écoulé que 2 millions. Entre la maison de disques et l’artiste, l’atmosphère n’est alors plus au beau fixe, et des dissensions commencent à apparaître. En 1997 déjà, la sortie de Blood on the dancefloor avait grandement déçu Michael Jackson, mais devant les résultats moyens d’HIStory il n’avait pu faire autrement qu’accepter la demande de Sony Music. Pour le prochain disque, tout le monde s’accorde donc à dire que ce sera la dernière chance : soit Michael Jackson est capable de revenir un grand coup aux Etats-Unis, soit il est définitivement fini là-bas… Au pied du mur, il décide d’approcher de nouveaux producteurs bien en vogue outre-atlantique, afin de ne pas rater son retour. Son choix se portera finalement sur Rodney Jerkins.



En 1999, ce dernier a déjà signé plusieurs tubes pour les Destiny Child, Whitney Houston et Tony Braxton ; argument de poids qui décidera Michael Jackson à l’intégrer dans l’aventure de son prochain disque. Les sessions d’enregistrement débuteront dans le courant de l’année, et l’une des premières chansons à être finalisée sera You Rock My World.

Contrairement à ses précédents projets, Michael Jackson se révélera toutefois peu impliqué dans celui-là. Laissant les rênes à ses collaborateurs de toujours, il ne composera que deux chansons et se contentera d’intervenir quelques fois dans l’écriture des autres. Pris par sa nouvelle famille, lassé d’enchaîner les albums depuis des années, ou peu soucieux de délivrer un chef d’œuvre à une maison de disques qui ne l’a plus beaucoup en estime, il se détachera massivement de son nouvel album au fil des mois. Ayant le champ libre pour composer ses titres, Rodney Jerkins en profitera donc pour laisser sa marque sur presque tous les morceaux.

Dans le courant de l’année 2000, entre ses voyages et ses remises de prix, Michael Jackson choisira des producteurs supplémentaires pour son disque. Parmi eux, Teddy Riley (qui s’était déjà illustré sur Dangerous) et R-Kelly (qui avait signé You Are Not Alone sur l’album HIStory).



Au début de l’année 2001, le futur album est presque terminé. Le 16 Avril, Michael en profite donc pour annoncer qu’il célébrera ses 30 années de carrière solo au mois de septembre, pour deux show exceptionnels à New-York. Britney Spears, Shaggy, Whitney Houston, Missy Elliot, et les 'NSync sont notamment présentés en tête d’affiche. Tout le gratin de la musique doit monter sur scène pour rendre hommage au Roi de la Pop. Il est également prévu que les Jacksons se reforment pour l’occasion (ce qui n’était pas arrivé depuis les années 80) afin de chanter leurs plus grands tubes. L’annonce de cet événement fait sensation dans le monde du show-business, surtout dans les locaux de Sony Music où l’on apprend que la maison de disque ne sera pas conviée…



Après des années d’enregistrement, le 6 juin 2001 le nouvel album de Michael Jackson est enfin terminé. Le 14 Juin, la station de radio New-Yorkaise WKTU annonce en grande pompe à ses auditeurs qu’il se nommera Invincible. La date de sortie est prévue pour le 29 Octobre.



Parmi les 16 titres qui composent le disque, Michael a la ferme intention de revenir avec Unbreakable, un titre ravageur placé en ouverture de l’album. C’est pour lui la chanson la plus emblématique de sa situation, et celle avec lequel il veut frapper un grand coup. Dans les murs de Neverland, il n’a eu de cesse de penser et repenser au clip magistral qui pourrait l’accompagner et décide de présenter son concept à Sony Music. Malheureusement pour lui, son idée sera rejetée. Entre le budget colossal englouti pour l’enregistrement d’Invincible et la somme qu’il demande pour ce nouveau clip, la coupe est pleine. L’ambiance étant ce qu’elle est entre Michael Jackson et sa maison de disques, le projet sera vivement critiqué. Le Roi de la pop est furieux mais devra une nouvelle fois s’incliner. Cela fait des années qu’il n’est plus au top des ventes, des années que de nouvelles stars sont arrivées, et il apprend avec amertume qu’il ne fait plus partie des priorités de Sony Music. Tommy Mottola, le patron de la maison de disques lui fait bien comprendre. Abattu, il laisse donc les équipes marketing de Sony choisir à sa place son premier single. Ce sera You Rock My World.



En dépit des relations électriques entre Michael Jackson et les dirigeants de Sony Music, le 31 Juillet 2001 sont mis en vente les billets pour les deux spectacles commémoratifs intitulés : "Michael Jackson: 30th Anniversary Celebration, The Solo Years". La totalité des places sera vendu en moins de 5 heures, avec des prix par entrée compris entre 45$ et 2500$ !! Peu de temps après, il est annoncé que la chaîne de télévision américaine CBS a acheté les droits de retransmission de l’événement pour plusieurs millions de dollars. Preuve en est que le Roi de la Pop fait encore recette malgré les sarcasmes…

Le 17 août 2001, le premier extrait de l’album Invincible sort finalement sur les ondes mondiales. En Europe, le succès est immédiat. Jamais depuis « You Are Not Alone » en 1995, un single de Michael Jackson n’était monté aussi vite. You Rock My World atteindra très rapidement le sommet des charts radio et des dancefloors. Contre toute attente, la décision de Sony Music se révèle alors gagnante. Le retour du Roi de la Pop était attendu par beaucoup de monde, et la rythmique endiablée du premier single est là pour répondre présente. Cependant, bien que You Rock My World fonctionne très bien en Europe et en Australie, il n’en va pas de même au Japon et aux Etats-Unis où les résultats demeurent plutôt moyens. Poursuivant sa politique anti-Jackson, Sony Music n’a prévu dans ces pays-là aucune promotion, et laisse Michael se débrouiller tout seul avec son nouveau disque. Le 11 Juillet 2001, il sera même annoncé que You Rock My World ne sortira pas à la vente aux Etats-Unis.

Très mécontent de la tournure que prennent les événements, le Roi de la Pop se rend rapidement compte que son nouveau disque risque d’être un naufrage. Hormis l’Europe, l’engouement du public reste timide et la promotion de Sony Music inexistante. Dans son entourage, il est clair que la guerre est déclarée entre lui et sa maison de disques, et les premiers avocats commencent à défiler à Neverland.

Ne sachant quoi entreprendre pour faire parler de lui et se son album, Michael décide bientôt de se montrer en public à la moindre occasion, et enchaînera alors les apparitions télévisées sans que ces dernières n’aient de réelle rapport avec sa musique. Le 30 août, il sera notamment à la bourse du Nasdaq pour faire l'ouverture de la séance…



Dans la presse, les rumeurs de la chute du Roi vont alors bon train. Beaucoup jugent Michael Jackson incapable de revenir, tandis que d’autres se mettent à descendre le nouvel album avant même de l’avoir écouté.

Le véritable retour scénique de Michael aura cependant lieu le 6 Septembre 2001, au Metropolitan Opera House de New-York, pour la cérémonie des MTV Video Music Awards. Alors que le groupe 'NSync y interprète son nouveau tube américain, Michael Jackson apparaît en toute fin de prestation pour esquisser quelques pas de danse devant une foule conquise et un présentateur qui n’en revient pas. L’intervention de quelques secondes est appréciée, mais demeurera bien en deçà de ce qu’avait pu proposer l’artiste pour ses précédents albums.



Les 7 et 10 septembre ont ensuite lieu les deux concerts commémoratifs au Madison Square Garden de New-York (MSG). Comme prévu, de nombreuses stars seront présentes et les show auront un impact médiatique mondial ; bien que les spectacles ne se déroulent qu’aux Etats-Unis, la terre entière se fera l’écho de cet événement. Michael Jackson n’avait plus donné de concert sur sa terre natale depuis 11 ans, et la foule se pressera à New-York pour voir le Roi de la Pop sur scène.

Malheureusement, le spectacle ne sera pas véritablement au rendez-vous. Michael ne chantera qu’en dernière partie des concerts, laissant les autres artistes lui rendre hommage le reste du temps, et lorsqu’il montera sur scène accompagné de ses frères, il ne tiendra que quelques chansons en live avant de lancer des pré-enregistrements audio et de poursuivre en playback. N’ayant été que peu répété, le show se révèle être parcouru de problèmes techniques, et les attentes seront longues entre les chansons. Au final, les deux concerts sont très moyens, voir même mauvais à certains égards. On se demande alors si la bête de scène des années passées est encore à même de briller…



Le lendemain du dernier show, le 11 septembre 2001, une attaque terroriste frappe de plein fouet les Etats-Unis, et plus personne ne parle alors du nouvel opus de Michael Jackson. La catastrophe est gigantesque, et les yeux du monde entier se figent instantanément sur les tours pulvérisées du World Trade Center. Il est évident alors que l’album Invincible n’aura plus aucun impact médiatique.



Toujours à New-York au moment des faits, Michael Jackson est comme tout le monde stupéfait par ces attaques meurtrières. Lorsqu’il part de la ville en catastrophe, il s’empresse de retourner à Neverland pour se mettre à l’abri. Bouleversé, comme la majeure partie de la population américaine, Michael décidera d’organiser le 10 octobre 2001 un concert caritatif en faveur des victimes du 11 Septembre. Le projet est intitulé « What More Can I Give ».

Malgré l’état de choc dans lequel l’Amérique vit à la suite de ces attaques, le clip de « You Rock My World » sort à la fin du mois de Septembre. Réalisé par Paul Hauter, il voit apparaître en guest-star: Chris Tucker, Michael Madsen et Marlon Brando. A ce moment là, le titre continue de marcher très fort en Europe, mais reste très modeste aux Etats-Unis où il plonge à la 42ème place du classement. En dépit de son budget, le clip ne parviendra pas à changer cette tendance. Bien réalisé, il n’est toutefois aucunement novateur, et offre à voir un Michael Jackson complètement défiguré par la chirurgie esthétique. Au final, le résultat attendu ne sera donc pas là…



Comme annoncé, le concert « What More Can I Give » est ensuite donné à Washington le octobre 2001. De nombreuses stars sont présentes aux côtés du Roi de la Pop, comme Justin Timberlake ou Mariah Carey. Michael montera sur scène à la fin du show pour interpréter « Heal the World »et « Man in The Mirror ». Le final du spectacle sera également l’occasion pour tous de chanter « What More Can I Give », un titre composé par Michael Jackson, à l’instar de « We Are The World ». Le concert sera retransmis par la chaîne de télévision américaine ABC, et tous les bénéfices reversés aux victimes des attentats du 11 Septembre (2 millions de dollars).



Le 29 octobre 2001, après plus de six ans d’attente sort enfin Invincible. L’album sera disponible en cinq coloris différents. En dépit des derniers événements et d’une absence totale de promotion de la part de Sony Music, le disque atteindra immédiatement la première place des classements mondiaux !! En France, en Australie, aux Etats-Unis, en Turquie, au Canada, en Angleterre,… L’album sera n°1 partout. L’engouement sera tel que les journaux télévisés feront leurs gros titres sur la sortie de ce nouvel opus. En France, au journal de 20H, on verra des milliers de fan endiablés se taper dessus au Virgin Megastore de Paris pour être les premiers à s’accaparer le nouveau disque du Roi de la Pop. En seulement deux semaines, il s’en vendra près de 5 millions d’exemplaires…



Voguant sur le bon accueil du public, Michael décide d’apparaître au Virgin Mégastrore de New-York pour une séance géante d’autographe. Des milliers de fans seront là pour essayer d’approcher la star. L’événement sera retransmis en direct sur CNN.



Passée la frénésie des débuts, les ventes d’Invincible retomberont malheureusement rapidement, et avec fracas. Après avoir atteint le sommet des charts, l’album se retrouvera bien vite au fin fond des classements US. Encore une fois, il n’y a qu’en Europe où ce nouveau disque de Michael Jackson continuera de marcher à merveille pendant plusieurs mois. Outre-atlantique, la politique anti-Jackson de Sony est toujours là, et sans aucune promotion ni véritable prestation de la part de Michael, les ventes plongent sérieusement. Dans les coulisses, le ton monte entre le Roi de la Pop et sa maison de disques. Le premier l’accuse de le boycotter dans l’espoir de la ruiner et de lui ravir le catalogue des Beattles, tandis que la seconde réfute toute accusation et se contente d’affirmer que le nom de Michael Jackson n’est plus vendeur… Se sentant lésé et terriblement blessé par l’attitude de Sony Music, le Roi de la Pop décide alors de ne plus rien faire pour elle. Le 3 décembre, pour feindre de montrer sa bonne foi, la maison de disques sort en single « Cry » (unique titre de l’album Invincible a avoir été composé par R-Kelly). Mais devant le budget misérable accordé pour le clip, Michael refuse d’y apparaître et de poser en séance photo pour la couverture de la pochette. Boudé par les radios, le titre ne fera pas long feu et au bout de quelques jours, personne n’en entendra plus parler…



A la fin de l’année 2001, alors que Invincible n’est sorti que depuis 2 mois, il est clair pour tous que la promotion est avortée. Plus aucun single ne sortira à la vente. "Butterflies" sera la dernière chanson à être pressée sous forme de CD promo, et à passer entre les mains de quelques DJ en place. En décembre 2001, l’album Invincible est officiellement mort, et retiré de surcroît des listes marketing de Sony Music… Dans les semaines et mois qui vont suivre, Michael Jackson se contentera donc d’apparaître au gré de quelques cérémonies, vite arrivé, vite reparti, afin de récupérer des prix pour l’ensemble de sa carrière:

Le 21 décembre 2001, la radio américaine KIIS-FM remet à Michael Jackson le "Lifetime Achievement Award". Montant sur scène, ce dernier ne prononcera qu’un simple : "I love you very much. Merry Christmas".
Le 10 janvier 2002, il sera à la 29ème cérémonie des American Music Award pour recevoir le trophée d’artiste du siècle.
Le 11 Février 2002, Michael est nominé au Soul Train Music Awards pour Invincible, mais il ne remportera aucune récompense.
Le 23 Février 2002 toutefois, Michael remportera trois récompenses aux NAACP Image Awards :
- Meilleur concert de variétés pour "Michael Jackson: 30th Anniversary Celebration"
- Meilleure performance pour "Michael Jackson: 30th Anniversary Celebration"
- Meilleur clip pour "You Rock My World"
Michael n’assistera cependant pas à la cérémonie.


Le 29 Mars 2002, il est annoncé que Michael Jackson fera une apparition spéciale pour le show "American Bandstand 50th Anniversary", célébrant le 50ème anniversaire de la célèbre émission de télévision américaine. Lors de la soirée, retransmise sur la chaine ABC, il y interprétera « Dangerous » (se gardant bien de continuer seul à promouvoir Invincible en y chantant un titre).



Peu de temps après, le 24 avril 2002, c’est au tour de la convention Démocrate de le recevoir. Répondant à l’appel de son vieil ami et ancien président des Etats-Unis, Bill Clinton, Michael y interprétera « Dangerous », « Black or white » et « Heal the world ». Diana Ross viendra le rejoindre sur ce dernier titre.



A la suite de ces quelques apparitions, la guerre entre Michael Jackson et Sony Music sera rendue publique. Lors d’une conférence de presse le Roi de la Pop dénoncera enfin ouvertement ce qu’il considère comme une injustice. Il clamera haut et fort les tentatives de sa maison de disque pour ruiner sa carrière et s’accaparer son catalogue des Beattles (et des autres artistes faisant partie du catalogue ATV Publishing qu’il détient à 50% avec Sony Music). Pour lui, la tactique de Sony est simple : étant donné que le budget d’enregistrement d’Invincible était au dessus des prévisions, Michael aurait mis ses parts du catalogue dans la balance en tant que caution pour continuer. Cette dernière devait être levée une fois que les ventes de l’album auraient rentabilisé l’investissement. Cependant, si les ventes étaient en deçà et si Michael Jackson se trouvait incapable de rembourser sa maison de disques, ses parts serait saisies et le catalogue ATV Publishing appartiendrait à 100% à Sony. En sabotant la promotion d’Invincible, c’est donc exactement ce que la maison de disques cherchait : rendre Michael Jackson incapable de rembourser ses dettes… Lors de la conférence, le président de Sony Music, Tommy Mottola, sera clairement mis en accusation par Michael. Il le traitera de monstre et de raciste. Il fera en sorte que le public se rappelle d’ailleurs que Mariah Carey, ancienne égérie de Sony Music et ancienne femme de Mottola, avait quitté le navire et demandé le divorce à ce dernier quelques mois auparavant car il la martyrisait et la faisait suivre sans cesse par des espions. En lançant cette conférence de presse et en tenant de tel propos, la tactique de Michael Jackson est alors en place : conspuer Tommy Mottola pour le discréditer, et s’attirer la sympathie des autres artistes. Déterminé à poursuivre son combat sur d’autres continents, Michael Jackson s’envole ensuite pour l’Europe, où il tiendra d’autres conférences. Arrivé en Angleterre, il en profitera pour tenir son message de fermeté et pour inviter ses fans à dénoncer avec lui les manœuvres de Sony. Comme toujours, ces derniers répondront présents, et le 15 juin 2002 ils seront des milliers à défiler avec lui contre la maison de disques. L’événement sera repris dans tous les journaux anglais.



Le 6 juillet 2002, de retour aux Etats-Unis, c’est avec 150 fans que Michael vient protester au pied du siège de Sony Music à New-York, répétant que Tommy Mottola est un menteur, un démon et un raciste. Peu de temps après, il se rend à Harlem, accompagné d’un révérant, pour demander un meilleur traitement des artistes noirs américain par la maison de disques.



Ces déconvenues dans sa carrière ne l’empêchent toutefois pas d’être à nouveau papa, puisque le 23 août 2002, le magazine américain People, annonce que Michael Jackson est depuis 6 mois l’heureux « daddy » d’un petit garçon nommé Prince Michael II. Contrairement aux deux précédentes naissances, l’identité de la mère sera cette fois gardée secrète.

Dans les mois qui suivent, et malgré l’arrêt total de la promotion d’Invincible, le Roi de la Pop refait surface dans quelques cérémonies pour recevoir des recomposes. Le 29 août 2002, il obtient le titre d’artiste du millénium au MTV Video Music Awards, et le 2 novembre 2002, c’est au tour des World Art Award de lui remettre un trophée.



Calmant le jeu, Sony Music décide alors de libérer Michael Jackson de son contrat à condition qu’il livre encore un Best-of et un Box-Set afin de rembourser ses dettes. Vu l’état de ses finances, ce dernier ne peut qu’accepter…

Au final, malgré quelques perles, Invincible est un beau gâchis. D’une part parce que le principal intéressé ne se sera que peu impliqué dans le projet, et d’autre part parce que la maison de disque aura tout fait pour le saboter. Cet album restera à tout jamais comme un retour manqué, comme le début d’une descente aux enfers qui poursuivra Michael Jackson durant de longues années. Car bien qu’à la fin de l’année 2002, le dernier opus du Roi de la Pop se soit tout de même vendu à 9 millions d’exemplaires (chiffres identiques à ce jour), bien que Tommy Mottola ait dû finalement démissionner de Sony Music, il était bien loin de s’imaginer que l’année 2003 allait être pour lui l’année du chaos, l’année où allait s’ouvrir un nouveau procès pour pédophilie…
 
INVINCIBLE
 
Singles


YOU ROCK MY WORLD







CRY
 






BUTTERFLIES
 
 
 
LES DERNIÈRES ANNÉES
 
(2002/2009)

 
 
A la suite du relatif échec d'INVINCIBLE (son dernier album studio) et de la guerre qu'il a dû mener face à sa maison de disque, Michael Jackson se retire une nouvelle fois du devant de la scène.

Conscient que son retour avorté a laissé un goût amer pour ses fans, que le nom « Jackson » est à présent plus répandu dans les tabloïds que dans les magazines musicaux, que de nombreuses rumeurs commencent à faire état de son surendettement et de sa possible faillite, le Roi de la Pop décide néanmoins de travailler son image et de ne pas laisser s'installer dans l'opinion publique l'image d'un « has-been » ayant définitivement abandonné le monde.

Suivant les conseils de l'un de ses amis d'alors, Uri Geller (un magicien anglais), il accepte la proposition de Martin Bashir (un journaliste anglais) de tourner un documentaire sur sa vie. Le concept est de filmer Michael Jackson pendant plusieurs mois et de montrer au public à quel point il est normal, riche, bon père de famille et toujours intéressé par la musique.



Les premiers enregistrements débutent à Neverland en Juillet 2002. Martin Bashir suit alors Michael partout : lorsqu'il invite des enfants dans son ranch, lorsqu'il doit voyager à Las Vegas, ou lorsqu'il doit se rendre à Berlin pour la cérémonie des Bambi Awards.

Lors de son arrivée dans la capitale Allemande en Novembre 2002, de nombreux fans apprennent rapidement qu'il doit résider à l'hôtel Adlon, et décident de s'y rendre sans tarder. Sous la fenêtre de sa chambre, ils l'acclament, chantent des chansons condamnant les médias, et demandent à voir son dernier fils né depuis quelque mois seulement. En réponse, Michael Jackson apporte alors celui-ci sur le balcon, en l'entourant de son bras droit et en camouflant son visage d'un foulard. Devant les caméras de Martin Bashir et des appareils photos de plusieurs paparazzis, il fait alors une erreur qui va lui coûter dès le lendemain la une de plusieurs tabloïds : il tient son fils Blanket par dessus la rambarde du balcon pendant quelques minutes.



Ce geste inconscient est vivement critiqué par la presse du monde entier qui s'empresse de traiter une nouvelle fois la star de « Wacko Jacko ». Voyant la couverture médiatique de l'événement, un procureur de Californie écrit une lettre au Service américain de Protection à l'enfance afin de déclencher une procédure d'investigation sur la santé, la sûreté des trois enfants de Michael Jackson et la capacité de celui-ci à les élever.

Quelques jours plus tard, le chanteur présente ses excuses dans un communiqué où il précise qu'il tenait très fermement son fils et qu'il avait fait ce geste de manière précipitée et irréfléchie devant les nombreuses acclamations des fans en bas de l'hôtel : « J'ai fait une terrible erreur. J'ai été pris par l'excitation du moment. Jamais je ne mettrais volontairement la vie de mes enfants en danger. » . Malheureusement pour lui, le mal est fait...

A la suite des Bambis awards, Michael continue son reportage avec Martin Bashir mais ne se montre presque plus en public. Le 9 Décembre 2002, il reçoit de Neverland une récompense des Billboard Awards afin de commémorer les 20 ans de l'album THRILLER. Il apparaîtra simplement en vidéo en direct de son ranch, au côté de l'acteur américain Chris Tucker.



Le début de l'année 2003 voit la diffusion mondiale du document de Martin Bashir, intitulé « Living with Michael Jackson ». Comme prévu, le succès du programme est phénoménal. Rien qu'au Royaume-Uni, 15 millions de téléspectateurs regarderont. Plus de 38 millions seront présents devant leur poste lorsque la chaîne américaine ABC le proposera à son tour. En France c'est la chaîne de télévision M6 qui diffusera le documentaire, avec la plus forte audience de la soirée.

Mais alors que le Roi de la Pop pensait redorer son image, l'impact de « Living with Michael Jackson » sera vite catastrophique. Durant l'émission, Michael parle de son enfance, de la maltraitance de son père, de la chirurgie esthétique, de ses enfants. On le voit dépensant sans compter dans un magasin de Las Vegas, y déclarer qu'il pèse près d'1 milliard de dollars, alors que pour la presse et les analystes, il est ruiné. Mais surtout, Michael déclare qu'il dort souvent avec des enfants comme celui présent à ses côtés : un jeune garçon du prénom de Gavin, et comme toujours, il affirme être Peter Pan. Le reporter pose beaucoup de questions personnelles qui gênent l'artiste. Au final, le documentaire de Martin Bashir fait passer Michael Jackson pour un homme étrange, en dehors de toute réalité, dévoré par ses multiples interventions de chirurgie esthétique. Les extraits montrés au spectateur ont tous été minutieusement sélectionnés et arrangés par le journaliste. Contre toute attente, « Living with Michael Jackson » est clairement dirigé pour le déstabiliser. Et cela va marcher...



Les gens ne retiendront du documentaire qu'une seule chose : Michael et les jeunes garçons ce n'est pas fini et c'est plutôt ambigu. L'ampleur est telle que Lisa Marie Presley, lors d'une interview au magazine Rolling Stone, doit venir à son secours lorsque le journaliste lui pose des questions sur la relation de Michael et de ses propres enfants lorsqu'ils étaient mariés : « Je n'ai rien vu qui puisse jamais y faire allusion, sinon j'aurais été la première à le dire. […] Il avait une incroyable correction avec les enfants, que ce soit un petit bébé, une fille de deux ans ou un petit de quatre ans. Les enfants réagissent vraiment en sa présence. »

Cela ne suffira pas. Un déferlement de critiques inonde rapidement tous les tabloïds et journaux de la planète, décrivant Michael Jackson comme un être trop étrange pour être honnête et commençant à l'affubler d'un terme qui ne le lâchera plus pendant de nombreuses années : le Roi déchu de la Pop.

Dans son ranch de Neverland, Michael est complètement abattu. Il se sent trahi par Martin Bashir, il ne se reconnaît pas dans la description qui est faite de lui. Ayant également une équipe de caméramans qui le filme régulièrement, il décide de contre-attaquer en sortant sa version des huit mois passés avec le journaliste anglais. Le projet sera baptisé « Take-Two ». Diffusé sur les mêmes chaînes de télévision, il montrera à quel point les plans et séquences de « Living with Michael Jackson » étaient orientées, à quel point Martin Bashir faisait preuve d'hypocrisie à son égard et comment le jeune Gavin est bien traité à Neverland. Cependant, « Take-Two » n'aura que peu d'incidence sur l'opinion à présent établie.



Le service de l'Enfance de Los Angeles ouvre une enquête à l'égard du chanteur et demande à voir en entretien Janet Arvizo, la mère de Gavin.

Poursuivant sa tentative de réhabilitation, Michael Jackson et son entourage sortent un nouveau reportage en Avril 2003, intitulé « The Private Home movies » et montrant des vidéos inédites du Roi de la Pop, filmées tout au long de sa vie par son équipe personnelle. Il faut faire oublier « Living with Michael Jackson ». A la suite de cette nouvelle diffusion, l'entourage du Roi de la Pop pense y être parvenu.



La vie continuant, Michael doit faire une déposition auprès d'un juge en Juin 2003 pour une histoire d'impayé que Gordon Keith, le patron de Steeltown Records, a lancé contre lui. Depuis plusieurs années maintenant, Michael est un habitué des tribunaux ; de nombreuses personnes ayant porté plainte contre lui pour projets annulés (Myung-Ho Lee, Marcel Avram,...). Toutefois, il ne s'attend pas encore à ce qu'un procès bien plus retentissant vienne à jamais faire basculer sa vie...

Le 18 Novembre 2003, après 9 mois d'enquête de la part du service de l'Enfance et du Comté de Santa Barbara (là où se trouve Neverland), une terrible nouvelle tombe : un mandat d'arrêt est lancé contre Michael Jackson. Gavin, le jeune garcon du documentaire « Living with Michael Jackson » aurait porté plainte contre lui pour attouchements sexuels !



Dans le même temps, son ranch de Neverland est assiégé par 70 policiers et experts du Comté de Santa Barbara. Devant les télévisions du Monde entier, sa propriété sera fouillée dans les moindres recoins. Des milliers de documents et d'objets personnels seront saisis. La nouvelle fait grand bruit, les journaux de la planète ont font leur une : Le Roi de la Pop est encore accusé de pédophilie ! Les spéculations vont bon train. Absent de son ranch lors de la descente policière, Michael Jackson reste introuvable, comme aux premières heures de l'affaire de 1993. Où est-il ? Que fait-il ? Que pense-t-il ? Dans l'entourage de la Star l'émotion est à son comble. Sa famille et ses avocats le contactent rapidement. Retranché dans un palace de Las Vegas Michael est lui effondré...

Alors qu'il était en train de tourner le clip de One More Chance, un inédit devant figurer sur la compilation NUMBER ONES que Sony Music souhaitait sortir, le Roi de la Pop est rattrapé par la dure réalité de sa vie.

Le 20 Novembre 2003, après 2 jours de réflexion et de tractations, Michael décide de se rendre au Comté de Santa Barbara. Devant des centaines de caméras et de journalistes, il atterrira près d'un hangar privé, avant de se voir passer les menottes et d'être conduit au responsable de la police. Son arrivée sera retransmise en direct sur les chaînes du monde entier, et l'image du Roi déchu fera le tour des rédactions. Démis de son passeport, il devra poser pour la photo de son dossier et payer 3 millions de dollars de caution. Au bout de quelques heures, Michael Jackson ressortira cependant libre.



Au même moment, la compilation NUMBER ONES sort dans les bacs. Ses 17 plus grands succès sont proposés dessus, accompagnés de l'inédit One More Chance. L'album est disponible dans le commerce avec 4 pochettes distinctes, relatant les différentes époques de la star. Mais cette sortie est totalement éclipsée par l'affaire.



Le procureur chargé de l'affaire, Tom Sneddon, le même que pour l'affaire Chandler, indique à la presse que le chanteur est sous le coup de dix chefs d'inculpation pouvant lui valoir 25 années de prison. Cette fois, Tom Sneddon ne veut plus rater l'occasion de coffrer le Roi de la Pop. Déjà, la loi californienne a changé et l'accusé ne peut plus verser d'argent à la famille adverse. Cette loi est apparue suite à l'affaire Chandler. Sneddon y met tout son cœur, toute son énergie, tout son acharnement, pour faire payer à la star la manière dont l'affaire s'est réglée en 1993 et plus personnellement sûrement, pour la chanson « D.S » que Michael a composée et qui lui est dédiée sur l'album HISTORY.

La vie du chanteur bascule à nouveau, 10 ans après, du mauvais côté. Les tabloïds se régalent. Pour eux, c'est véritablement la fin du règne Jackson.

En parallèle, la compilation NUMBER ONES se vend plutôt bien. L'album est N°1, pour Noël, en Angleterre, en Australie et en Hollande. Malgré le contexte désastreux, 6 millions de copies sont vendues de part le Monde ! Une véritable surprise vu l'ambiance, la promotion complètement nulle et le boycott des radios qui considèrent pour la plupart que ses œuvres sont maintenant synonymes de dégoût. D'après les programmateurs, sa musique a un arrière goût de pédophilie. Jackson ne s'écoute plus car il est coupable...

Le 25 Décembre 2003, préparant sa défense, Michael Jackson décide d'apparaître à la télévision pour une interview événement dans l'émission américaine "60 minutes". Il se défend de n'avoir jamais agressé d'enfants. Il affirme avec force que toutes ces accusations sont fausses. Affaibli par l'affaire, il est au bord des larmes, mais explique avec conviction qu'il croit en la justice de son pays, et que ce complot mené contre lui est diabolique.



Le 16 Janvier 2004 marque la première apparition publique de Michael Jackson au tribunal de Santa Maria. Pour l'occasion, les chaînes de télévision de la terre entière ont dépêché leurs journalistes : japonais, allemands, français, canadiens, tunisiens, australiens, américains… Tous les continents sont représentés. Pour soutenir leur idole, des milliers de fans ont également fait le déplacement. Devant un cortège de policiers dépassé par les événements, le Roi de la Pop arrivera avec plus d'une heure de retard, mais accompagné de toute sa famille et de ses avocats. Suivi en direct sur CNN ou FOX NEWS, l'événement fera sensation et les journaux américains du lendemain s'empresseront d'en faire leur une.




Le 6 Février 2004, devant l'effervescence générée par l'affaire, les médias demandent au juge Melville de pouvoir retransmettre en direct les débats de la salle d'audience, mais la requête sera rejetée, au grand mécontentement des chefs de télévision qui pensaient pouvoir recréer l'ambiance de l'affaire Oj Simpson

Le 30 Avril 2004, Michael Jackson décide fermement de plaider non coupable pour l'ensemble des chefs d'inculpation. La défense annonce qu'aucun accord financier ne sera jamais possible. L'accusateur n'obtiendra pas 1 dollar de Michael Jackson !

Le 10 Juin 2004, s'apercevant qu'il est en train d'écrire un livre peu sympathique sur Michael Jackson, son frère Randy décide de virer Bob Jones, alors vice président de MJJ Productions depuis 1987. Le Roi de la Pop s'aperçoit que les dangers peuvent venir de partout, y compris, et surtout, au sein de son propre camp.

En Septembre 2004, c'est au tour de Raymond Chandler, l'oncle de Jordy Chandler, de sortir un livre sur la précédente affaire de 1993. Bien que ce dernier n'ait jamais rencontré le Roi de la Pop, il prétendra tout savoir sur sa relation avec les enfants et l'accablera tout au long de son livre (récupérant au passage quelque dizaines de milliers de dollars de son éditeur).

En Octobre 2004, surfant sur la vague de critiques qui submerge Michael Jackson depuis plus d'un an, le rappeur Eminem sort un clip le ridiculisant. Le Roi de la Pop a beau téléphoner à plusieurs patrons de chaînes pour ne pas diffuser la vidéo, rien n'y fait. Le titre d'Eminem sera un succès. Peu de personne sont alors enclins à aider ou écouter un Roi chancelant, un artiste jugé coupable par plus d'un américain sur deux.



Afin de terminer son contrat, Sony Music sort en Novembre 2004 le coffret « The Boxet, The ultimate Collection » garni de quatre CD audio (truffés de démos, de remix, de quelques inédits) et d'un DVD vidéo du concert télévisé de Bucarest en 1992. Un livret, avec de très belles photos à l'intérieur complètent le pack. Bien évidemment, aucune promotion n'est faite, et seuls les fans sont au courant de la sortie du coffret.



L'année 2004 s'achève comme elle a commencé : avec Michael Jackson au cœur de l'actualité. Le début de son procès est prévu début 2005. Tom Sneddon sent son heure venir.

Le procès s'ouvre le 31 Janvier 2005. 800 journalistes sont présents, 200 télévisions mobilisées pour ce qu'il est alors convenu d'appeler le « Procès du siècle ». Des 3000 personnes convoquées en 2004 pour composer le jury, il n'en reste plus que 12, sélectionnées par les 2 camps. Aucun noir n'est présent dans le jury final. De l'extérieur, le dossier a l'air mieux construit qu'en 1993, Tom Sneddon a mis les moyens pour arriver à ses fins et gagner le procès contre Jackson.

Faute de pouvoir diffuser les vraies images des audiences, la chaîne de télévision E! Network, spécialisée dans le people, présente chaque jour les meilleurs moments du procès, joués par des acteurs sosies et avec les véritables propos tenus devant le tribunal.



Des centaines de fans se masseront chaque jour devant le tribunal pour soutenir l'artiste. Le procès dure 5 mois.



Le 03 Juin 2005, Thomas Mesereau Jr., l'avocat de Michael Jackson achève sa plaidoirie finale. Les délibérations peuvent alors commencer… Dans le Monde entier, la tension est à son comble… Personne ne sait ce qu'il va advenir du Roi de la Pop. Le jugement est attendu d'un moment à l'autre… La Star ira-t-elle en prison ? Se suicidera-t-elle si elle est reconnue coupable ? Et si Michael Jackson était finalement complètement innocent ? Après ces mois de procès, chacun a son verdict personnel, mais tout le monde attend avec impatience celui des jurés, celui qui décidera de l'avenir de la plus grande star de tous les temps…

Durant 5 jours, le suspens sera à son comble, le jury mettant du temps à délibérer.

Le 13 Juin 2005, une nouvelle journée de délibération reprend. Mais après seulement quelques heures d'attente, l'événement tombe : les jurés ont pris leur décision. L'accusation et la défense sont aussitôt mises au courant. Dans les rédactions des journaux télévisés, c'est l'effervescence. CNN bloque son antenne sur le Comté de Santa Barbara. Fox News, LCI, I-Tele, la BBC, … Toutes les chaînes du monde se braquent sur le tribunal. Quittant Neverland, Michael Jackson s'engouffre dans sa voiture. Accompagné de ses avocats et de toute sa famille, il a le teint blême, une Bible à la main. Devant les portes du Tribunal, des milliers de fans sont agglutinés. Tandis que les journalistes enchaînent les interventions, le procureur Tom Sneddon entre dans le Tribunal. Lorsque le cortège de Michael Jackson arrive quelques temps après, les cris de la foule emplissent les lieux. La ceinture de policiers a énormément de mal à retenir l'attroupement de fans entassés derrière les barrières. Une fois sorti de sa voiture, Michael s'avance. Il est tremblant, à bout de nerfs. Tout sera bientôt terminé… Pour l'occasion, un micro a été installé dans la salle d'audience. La terre entière va pouvoir connaître en direct l'issue de ce procès exceptionnel.



Le verdict est finalement rendu. A la barbe du procureur Tom Sneddon, Michael Jackson est reconnu INNOCENT des 10 chefs d'accusation retenus contre lui.

La nouvelle est relayée sur toute la planète : Michael Jackson n'est pas pédophile. A la sortie du tribunal, Michael ne montre aucune joie, pas de triomphalisme, il est éprouvé et encore sous le choc, plus blanc que jamais. Juste un signe de la main à ses fans. Le cauchemar se termine.



Michael ne fait par la suite aucune déclaration. Seul un message sur son site internet apparaît le 27 Juin 2005 : « Sans Dieu, mes enfants, ma famille et vous, mes fans, je n'aurais pas pu aller jusque-là. Votre amour, soutien et loyauté m'ont permis de tenir. Ils ont fait que cela a été possible. Vous étiez là quand j'en ai eu vraiment besoin. Je ne l'oublierai jamais. Votre amour constant m'a soutenu, a séché mes larmes et m'a guidé dans cette épreuve. Je retiendrai à jamais votre soutien inconditionnel et votre dévotion. Ce sont de vrais trésors. Vous êtes mon inspiration. Je vous aime. Michael Jackson. »

Suite à ce procès, l'homme enfant est devenu un homme. Il n'est plus le même. Il est à présent conscient que les enfants aussi peuvent être méchants.

Encore apeuré à l'idée que la police puisse de nouveau venir l'arrêter malgré le verdict, il décide de quitter le pays et de s'envoler avec ses enfants en direction des Emirats Arabes, loin de Neverland, des paparazzis et de la curiosité malsaine du monde. Son ranch, il n'en veut plus, ne souhaite plus jamais y retourner. Son monde s'est écroulé avec cette dernière affaire et rien ne sera plus comme avant.

Surfant sur la vague bienveillante du verdict, Sony sort bientôt un nouveau Best-Of. Fin Juillet 2005 arrive dans les bacs une énième compilation : The Essentiel Michael Jackson. Le disque se compose d'un double CD avec ses plus grands tubes, de l'époque des Jackson 5 à l'album Invincible. Contre tout attente, la compilation remporte un franc succès. Rien qu'en France, l'album reste N°1 quatre semaines de suite, alors qu'aucun inédit ne figure dessus.



Isolé loin de l'Occident, chouchouté par ses puissants hôtes du Moyen-Orient, le Roi de la Pop semble peu à peu reprendre des forces et oublier ses précédents ennuis.

En Septembre 2005, Raymone Bain, sa manager d'alors, annonce que Michael enregistrera une chanson de charité «  From The Bottom Of My Heart » afin de venir en aide aux victimes du terrible ouragan qui a dévasté l'Asie peu de temps auparavant. Malheureusement le projet n'aboutira jamais. A la place, Michael devra revenir en Occident pour des nouvelles affaires judiciaires:

- Le 23 Septembre, il doit s'envoler pour Londres afin de faire une déposition dans le cadre d'un procès financier que lui intente Marc Schaffel.

- Le 21 Novembre, c'est au tour de Dieter Wiesner, un ancien associé, de porter plainte contre Michael pour impayé et fraude, lui réclamant 64 millions de dollars de dommages et intérêts.



En Décembre 2005, la Bank of America, ayant accordé un crédit de 270 millions de dollars au Roi de la Pop, indique à la presse que ce dernier tarde à rembourser ses dettes et indique qu'il lui accorde encore un délai supplémentaire.

Finalement, Michael n'est pas sorti des ennuis. Les tabloïds du monde ne l'ont pas oublié et continuent de faire leur une de ses problèmes financiers. Jackson n'est peut-être pas coupable mais il est au moins ruiné.

L'année 2006 s'ouvre dans la continuité. Le 9 Mars 2006, les autorités américaines décident de fermer le ranch de Neverland suite à une plainte de ses salariés qui ne sont plus payés depuis le départ de la star. Michael Jackson n'a alors d'autre choix que de débourser 500 000 $ pour payer ses 69 salariés.

Malgré tout, la star semble vouloir revenir dans le monde de la musique et faire oublier les risées dont il se sent victime depuis trop longtemps. Dans le courant de l'année 2006, il contacte plusieurs producteurs et chanteurs, leur parlant d'un projet de nouvel album. Son contrat étant terminé avec Sony Music, toutes les rumeurs vont alors bon train:

- Will.I.am (des Black Eyed Peas) et Michael auraient écrit huit chansons ensemble ;

- Michael aurait composé une ballade avec Johan Legend ;

- Michael pourrait collaborer avec Chris Brown et DJ Whoo Kid.

En Novembre 2006, Michael Jackson s'envole en Irlande avec Will.I.am. Ils y seront rejoints par Billy Bush, un journaliste américain de l'émission Access Hollywood qui nous présentera alors un Roi de la pop en train de composer et de se préparer pour un nouvel épisode de sa carrière musicale. A la suite de cette interview, tous les fans du monde sont convaincus que le grand retour est prévu pour bientôt.



En Décembre 2006, Michael Jackson est une nouvelle fois dans l'actualité mais à contre-coeur. Il est en effet présent à l'enterrement du Roi de la Soul, de son modèle de toujours : James Brown qui vient de mourir. Michael est bouleversé. Il déclarera : « J'ai été extrêmement choqué et attristé d'apprendre la mort de mon mentor et ami James Brown. Aucun mot ne pourrait exprimer l'amour et le respect éternels que j'aurais envers M. Brown. L'on n'a jamais connu et l'on ne connaîtra jamais d'homme tel que lui. Il est irremplaçable. Je tiens à envoyer mon affection et présenter mes sincères condoléances à sa famille ».



L'année 2007 repart sur les mêmes bases que la précédente, pleine de rumeurs optimistes et de doutes incessants. Ce qui est sûr c'est que Michael Jackson travaille et qu'il continue d'enregistrer des titres avec une foule d'artistes pour la plupart issus du hip hop et du Rn'B. Il voyage beaucoup aussi et se partage entre l'Europe, Dubaï, Tokyo et Las Vegas.

Revenant doucement dans l'actualité, autrement que par des scandales, il fera deux sessions photos pour apparaître en couverture des magazines Uomo Vogue (italien) et Ebony (USA). La pression monte. Reviendra ? Reviendra pas ? Tout s'apparente à un retour savamment orchestré, mais pourtant rien ne donne véritablement l'impression qu'un nouvel album est prêt.



Finalement, l'année 2007 se terminera sans que rien de nouveau ne sorte. Dans les rangs des fans c'est la frustration.

Il faut attendre 2008 pour qu'une nouveauté pointe le bout de son nez. Michael Jackson et Sony souhaitent en effet fêter comme il se doit les 25 ans de Thriller, l'album le plus vendu de tous les temps. Pour l'occasion, « Thriller 25th » est concocté par les 2 parties. Le CD se décompose en 4 versions collectors dont une titrée à 20 000 exemplaires. Il comprend l'original plus des remixs inédits d'artistes, qui sont Akon pour « Wanna be startin' something », Will I Am pour « The girl is mine », Fergie pour « Beat it » et Kanye West pour « Billie Jean ». Un DVD est joint avec des vidéos de Thriller.

Pour accompagner la promotion du disque, le remix de « The girl is mine » sort le 14 Janvier 2008 sur les radios. Ce titre n'explose pas les hits parade mais annonce enfin une actualité Jackson. Le 11 février vient ensuite la sortie dans les bacs de Thriller 25th. Pour le coup, Michael est annoncé partout ! Au Superbowl, aux Grammys... Finalement, il n'apparaît nulle part. Malgré tout, Thriller 25th est disque d'or en France dès sa sortie, n°1 dans le classement européen et n°2 aux Etats-Unis.



Le single avec Akon sort au mois de Mars 2008. C'est le seul remix pour lequel Michael a réenregistré sa partition. Le titre cartonne dans les hits et sur les radios. Au final, le projet Thriller 25th se vendra à plus de 2 500 000 d'exemplaires dans le monde.

Toutefois, cela ne permet pas à Michael Jackson de renflouer ses caisses. Lorsqu'il décide de se réinstaller dans son pays, c'est un empire financier en ruine qu'il retrouve. Son absence prolongée, son manque d'actualité musicale et ses différents procès ont épuisé ses finances. Pour se remettre à flots, il s'acoquine alors avec des personnages infréquentables. Son frère Jermaine lui présente notamment le docteur Tohme Tohme, un homme d'affaires libanais que beaucoup dans le milieu considèrent comme véreux. Ce dernier sera néanmoins nommé Président de MJJ Production et sera en charge des affaires personnelles du Roi de la Pop. Il s'en suivra des décisions radicales. Michael ne voulant toujours pas se séparer de son précieux trésor; ne pouvant se résoudre à vendre sa moitié du catalogue Sony/ATV (contenant notamment les droits des chansons des Beatlles), même si cela réglerait tous ses problèmes financiers, Tohme Tohme l'incite en contre-partie :

- à céder la gestion onéreuse de son ranch Neverland à une entreprise

- à organiser une vente aux enchères de ses effets personnels

- à se produire sur scène en signant un deal avec un géant du spectacle : AEG.



Michael cédera sur les deux premiers points. Pour le dernier d'entre eux, il n'en a pas vraiment envie, il ne s'en sent pas véritablement capable. Mais devant l'insistance de Tohme Tohme et ses dettes qui ne cessent de grandir, il finit par accepter. En Décembre 2008, après plusieurs rencontres avec les responsables d'AEG, un accord est signé entre les deux parties.

En Janvier 2009, lors d'une entrevue à l'hôtel MGM Grand de Las Vegas, AEG et le Roi de la Pop se mettent d'accord pour une série de 8 à 10 concerts. Michael s'engage également à subir une batterie de tests de santé afin de s'assurer qu'il tiendra physiquement le coup. Depuis fin 2008 en effet, de nombreuses rumeurs courent dans les tabloïds et les sites Internet people que la star serait redevenue accroc à certains médicament douteux et ne serait plus capable de chanter correctement...

Devant les millions de dollars qui lui sont promis, Michael décide d'annuler la vente aux enchères « JULIEN'S AUCTIONS »  et de s'installer dans une superbe villa à Bel Air en Californie. Cette demeure, au loyer astronomique de 100 000$ par mois comprend notamment 13 salles de bains, 12 cheminées, un cinéma particulier et une piscine intérieure...



Le 1er Mars 2009, le couturier français Christian Audigier, avec qui Michael Jackson est devenu ami, révèle que le Roi de la Pop est sur le point de prendre l'avion pour Londres afin d'annoncer une série de concerts pour l'été. Dans la presse, c'est alors l'effervescence. Le Roi de la Pop, enfin de retour... Et sur scène... Là où il est le plus fort, là où il a le plus à montrer afin de faire taire une bonne fois pour toutes les mauvaises langues qui le disent fini.

5 Mars 2009, une foule de journalistes se masse pour la conférence de presse du Roi de la Pop qui se nomme « This is it » et qui démarre avec plus d'une heure de retard pour cause d'attente de la super star. Dans une salle en délire, Michael fait un tout petit discours, il annonce que la tournée « This is it » est sa dernière à Londres. Il y donnera 8 concerts à l'O2 Arena, le premier devant se tenir le 8 Juillet 2009. Il paraît tout excité. Il a ses légendaires lunettes noires et les cheveux lisses. Il a l'air pressé de retrouver son public.



Finalement, une semaine après, on apprend que ce ne seront pas 8 dates qu'il fera mais 50. Les organisateurs veulent battre tous les records. Et c'est bien parti. Les billets s'arrachent en quelques heures. 360 000 billets sont vendus lors des 18 heures de la pré-vente, soit 33 billets par minute ! Les concerts de Londres battent de nombreux records :

- le plus grand nombre de personne à aller voir un artiste dans la même ville ;

- le plus grand nombre de personne à se rendre à une série de concert en salle ;

- la vente de billets la plus rapide de l'histoire.

Après ces 50 concerts (qui doivent s'étaler jusqu'en 2010), 1 million de fans auront été les témoins de l'un des plus grands événements musicaux de l'histoire. Ce qui se produit est énorme. La jacksonmania repart aux 4 coins du Monde. Les journalistes n'en reviennent pas. Les magazines retrouvent un Roi conquérant et recommencent enfin à parler de Michael Jackson avec sérieux. Les fans sont heureux et s'attendent à pouvoir écouter un nouvel album avec le lancement prochain de la tournée.

De son côté Michael commence à prendre peur. 50 concerts... Il n'est pas sûr de pouvoir assurer. Mais la caravane est en route. Il est trop tard pour l'arrêter. Il doit aller de l'avant...

Pour son futur show, le Roi de la Pop et les organisateurs d'AEG ont placé la barre très haut. Ils veulent quelque chose à la mesure de l'événement. De retour aux Etats-Unis, ils organisent des centaines d'auditions de danseurs. La direction artistique du spectacle est assurée par Kenny Ortega, à qui l'on doit notamment la réalisation des films "High School Musical" pour Walt Disney. Sur Internet, de nombreuses vidéos font le buzz, on y voit un Michael Jackson impliqué, en pleine répétition, prêt à revenir frapper un grand coup.



Il est annoncé que les fans pourront choisir le tracklist du concert. Un site internet est mis en place afin de pouvoir voter pour ses titres préférés. Who is it, Dirty Diana, Stranger in Moscow, Remember the time... Tout le monde se prend à rêver de pouvoir entendre ces hits sur scène...

Au fil des semaines, les danseurs et musiciens sont choisis et les répétitions se mettent en place en Avril 2009 au Staples Center de Los Angeles, une gigantesque salle de concert. Malheureusement, le show envisagé est tellement important que rien ne pourra être prêt pour Juin (à vérifier je crois que la première date des concerts était le 8 juillet), la première date des concerts. Le 20 Mai 2009, Kenny Ortega et Randy Phillips (le patron d'AEG) annoncent alors au cours d'une conférence de presse que le premier concert se tiendra en Juillet et que les précédentes dates sont annulées. Chez les fans qui avaient pris les billets pour les premières dates de "This is it", la pilule est dure à faire passer... Ce retard soudain inquiète également du monde, surtout ceux qui étaient restés dubitatifs face à l'annonce de la tournée "This is it". Des questions commencent à se poser sérieusement dans les journaux et magazines : Michael Jackson est-il finalement vraiment en mesure de revenir ? L'organisation de ces shows est-elle à la mesure de l'événement ?



Pour Michael Jackson, la pression est énorme. Il doute de plus en plus. Le Roi de la Pop n'est plus aussi vaillant qu'il l'a été, et la peur l'envahit peu à peu. Durant les mois de Mai et Juin, il ira voir de nombreuses fois son dermatologue, le Dr. Klein, sans que personne ne sache véritablement ce qu'il va y faire...

Les répétitions continuent néanmoins, mais cela est dur. Les chansons s'enchaînent, mais à l'intérieur du Staples Center plusieurs danseurs ressentent la détresse de Michael Jackson. L'un d'eux confiera plus tard : « Michael a toujours été très doux, humble mais pendant ces répétitions, il avait l'air encore plus humble que d'habitude. Michael n’était clairement pas rassuré cette fois-ci. Tout le monde essayait de le rassurer, tout le monde voulait raviver l'étincelle en lui, celle du vieux Michael Jackson. »



Dans les coulisses, Michael ne s'entend pas du tout avec Randy Phillips. Parmi les musiciens et danseurs, tout le monde le sent, mais personne ne dit rien. Pour beaucoup, Randy Phillips a une façon très arrogante de traiter avec Michael. Au fond de lui, sa peur que le Roi de la Pop ne soit pas prêt transpire de plus en plus. Si les spectacles ne se font pas, AEG perdra beaucoup d'argent, et il n'en est pas question. Il fait alors comprendre clairement à Kenny Ortega que ces concerts doivent se faire, quel qu'en soit le prix.



Malgré tout, les répétitions deviennent de plus en plus chaotiques. Michael Jackson perd du poids, beaucoup de poids... Il arrive en retard, lorsque ce n'est pas Kenny Ortega et Randy Phillips eux-mêmes qui doivent aller le chercher chez lui pour le forcer à venir. Côté organisation, ce n'est pas mieux : les costumes ne sont pas prêts, les effets pyrotechniques ne sont pas terminés et le concert n'a pas pu être répété une seule fois dans son intégralité. Arrivé en Juin 2009, il est clair que le show ne pourra être prêt pour Juillet... Impossible cependant de reculer la date une nouvelle fois...



Face au stress et à la peur, Michael Jackson replonge une nouvelle fois dans les médicaments. Depuis son procès de 2005, il n'a en fait jamais vraiment réussi à s'en débarrasser. Le schéma est toujours le même : il n'arrive pas à dormir, donc il prend de puissants anesthésiants qui l'assomment. Et pour se réveiller, il prend des excitants. Seul ce terrible cocktail lui permet de continuer les répétitions. Parmi les fans et l'entourage proche du Roi de la Pop, on sent le danger arriver, mais rien n'y fait. De toute évidence, la seule chose raisonnable à faire est d'annuler la série de concerts et de mettre Michael en cure de désintoxication. Mais ce n'est ni une option pour AEG, ni pour Michael Jackson qui joue là son avenir musical. Il arrive un moment où les affaires sont les affaires. Personne ne souhaite changer de cap. Michael Jackson tiendra, il a toujours tenu...

Malheureusement, pas cette fois...

Le 25 Juin 2009, vers midi, alors que tout le monde est réuni au Saples Center pour les répétitions, Michael Jackson se fait attendre. Kenny Ortega ne s'inquiète pas, pensant que la star arrivera une nouvelle fois en retard. Vers 13H cependant, il reçoit un coup de fil. Michael est à l'hôpital. A 12H22, un standardiste du Samu a reçu un message depuis un portable : « Un homme de 50 ans, en état d'arrêt respiratoire ». En moins de trois minutes, l'ambulance 71 de Los Angeles pénètre chez Michael. Les pompiers le trouvent inanimé, étendu sur son lit. Son médecin personnel, le Dr Murray (payé 150 000$ par mois par AEG) est à ses côtés. Il lui a déjà fait les pressions d'usage sur la poitrine, sans résultat. Au dehors, des papparazzis couvrent la scène et rapportent rapidement l'information au site internet américain TMZ. L'incroyable, l'inimaginable est en train de se produire : Le Roi de la Pop serait entre la vie et la mort, atteint d'une crise cardiaque.

Toutes les chaînes d'informations bousculent aussitôt leur programme pour couvrir l'événement. Tandis que l'ambulance amène Michael Jackson à l'hôpital Ronald Regean, le plus grand de la ville, les télévisions du monde entier sont braquées sur elle.



Les heures passent. Personne ne sait vraiment ce qu'il en est. Des centaines de fans arrivent frénétiquement aux abords de l'hôpital. Puis la nouvelle tombe à 14H26 : Michael Jackson est mort.



Les médias de la planète reprennent la dépêche initiée par le site TMZ. Seul CNN se garde encore d'officialiser la nouvelle. Leur réticence à annoncer la terrible nouvelle alimente les derniers espoirs. C'est une mise en scène... Ce n'est pas possible... Michael Jackson ne peut pas mourir... Pendant près de vingt minutes l'incrédulité tient en haleine des millions de gens de par le monde. Mais CNN ne fait que repousser l'instant fatidique : « Nous apprenons que NBC vient d'annoncer la mort de Michael Jackson. Nous apprenons que FOX News aussi... » De nombreux fans continuent de caresser la chance, maintenant infime, qu'ils se trompent tous, qu'il ne s'agit que d'un phénoménal malentendu. Mais le démenti improbable ne vient pas. CNN annonce finalement comme les autres chaînes la mort du Roi de la Pop.



La nouvelle fait l'effet d'une bombe planétaire. Le déferlement des réactions des fans sur la toile est immédiat. Facebook et Twitter connaissent un boom spectaculaire. De nombreux serveurs tombent hors-service à cause des millions de connexions simultanées effectuées sur les sites d'informations et de messageries instantanées. Les opérateurs de télécommunication ont du mal à gérer des envois de SMS encore plus importants que pour le nouvel an ou l'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis. Tout le monde est abasourdi. Une vague de tristesse envahit la planète. De l'Europe à l'Australie, de l'Afrique au Japon... Personne n'ignore la nouvelle...



Jermaine Jackson, le frère aîné de Michael donne une conférence de presse dans l'enceinte de l'hôpital, officialisant la nouvelle. Il affirme que les médecins ont tenté de ranimer son frère pendant plus d'une heure, sans succès. Le visage ravagé par le chagrin, il indique qu'une autopsie est prévue afin de déterminer les causes exactes de la mort.

A l'extérieur de l'hôpital, des centaines de journalistes et d'admirateurs se rassemblent tout l'après-midi. Même scène à l'autre bout du pays, devant la légendaire salle de concert Appollo de Harlem à New-York. Les artistes mais aussi les politiques et les tabloïds rendent immédiatement hommage au chanteur disparu.



Madonna : « Je ne peux plus m'arrêter de pleurer... J'ai toujours admiré Michael Jackson. Le monde a perdu l'un de ses très grands, mais sa musique vivra pour toujours ».

Quincy Jones : « Je suis totalement bouleversé par cette nouvelle. […] J'ai perdu mon petit frère aujourd'hui et une part de mon âme s'en est allée avec lui. ».

Pour sa part, le révérand Al Sharpton déclare : « Michael Jackson a fait en sorte que la culture accepte une personne de couleur bien avant Tiger Woods, bien avant Oprah Winfrey et bien avant Barack Obama. Il a été à la musique ce qu'ils ont été au sport, à la télévision et à la politique. Et aucune controverse ne pourra effacer cet impact historique. »



Finalement, la star irréelle, insaisissable, le plus gros vendeur de disques de l'histoire, dont les chansons trônent dans les discothèques et dans la mémoire vive du monde entier, n'aura pas pu réaliser son rêve insensé : imiter Peter Pan, son modèle absolu et avoué, en tentant de s'extraire du temps, de défier les lois de la nature et de l'existence.



A présent que Michael Jackson n'est plus, beaucoup s'accordent à dire qu'il faisait partie du cercle très fermé des plus grands artistes de tous les temps, que son image floue et incomprise cachait un visionnaire, un génie de la musique et de la danse. Dommage que seule sa mort ait permis aux plus réticents d'ouvrir les yeux.

En 1991, Michael Jackson voulait que son album DANGEROUS soit encore écouté cent ans après. Son vœu sera surement exaucé comme tous ceux qu'il a pu faire. Sa musique restera éternelle, sa nature sensible et si particulière ne sera jamais oubliée, ni par les milliers de gens qu'il a pu aider par ses dons humanitaires, ni par les millions de jeunes qui continuent encore et encore de bouger aux rythmes de ses chansons.

Michael Jackson faisait en quelque sorte partie de la vie de tout un chacun, surtout aux Etats-Unis. Depuis l'âge de 11 ans il était dans l'actualité, depuis cette année de 1969 et sa première apparition à la télévision lors du Ed Sullivan Show. Sa vie était connue de tous, ses albums étaient sans cesse des événements. On pouvait l'admirer ou le railler, l'adorer ou le détester, il était toujours là. Dans ses heures de gloire ou ses moments sombres, il défrayait la chronique. Il paraissait presque irrél, presque immortel. Qui sur la planète pouvait ignorer Michael Jackson ? Quasiment personne. Il était très certainement l'un des hommes les plus connus. Il était là, continuellement près de nous : par sa musique ou par ses clips, par ses mystères ou par ses frasques sulfureuses. Rien ne laissait indifférent. Alors à présent qu'il n'est plus, un grand vide s'est installé. On ne parlera plus jamais dans les journaux du "nouvel album de Michael Jackson", du "nouveau scandale Michael Jackson" ou du "nouveau record de Michael Jackson". Michael Jackson... Un nom qui restera à jamais gravé dans les mémoires et dans l'Histoire...

Qui pourrait prétendre un jour reprendre la couronne qu'il aura mis tant d'années à conquérir... Probablement personne...

Le Roi est mort et il y en aura certainement plus d'autre...

Michael... I WANT YOU BACK !

 
 
Albums posthumes
 
 

This Is It

                           (2009)

 

 

Single

 

 

                      This_Is_It_Compilation.jpg

 

 

                                  

 

Michael

                                     (2010)

                          Michaelalbumcover.jpg

Singles

                                 Breaking News

              

 

Hold My Hand

                                         

 

Hollywood Tonight

                                        

 

Behind the Mask

 

                                        

Xscape

                          (2014)

 

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Singles

Love Never Felt So Good

                                        

 

A Place with No Name

                                        

 

 

Et pour finir en apothéose: Michael Jackson - The Legendary MegaMix

 

              

 

A suivre... Janet...

1.

 


22/04/2017
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Qu’est-ce qu’un sample ? (kaspermedicis.com)

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Le sample ou sampling est une technique utilisé par les beatmakers et les musiciens en général. Cela consiste à utiliser une portion d’un morceau de musique existant et à la retravailler pour créer un morceau original. D’ailleurs, le mot sample signifie échantillon.

En gros, quand on sample on fait du neuf avec du vieux.

 

Il y a plusieurs intérêts à sampler:

 

Le sample c’est une super école de musique et aussi un bon moyen de développer son oreille musical. Quand on sample, on écoute naturellement beaucoup de morceaux pour trouver son bonheur.

A force de sampler, on prend l’habitude d’écouter les morceaux différemment. On décortique l’intro, les couplets, les refrains, les accords, la rythmique. On cherche ce qu’il y a de bon à sampler.

 

L’autre avantage c’est que sampler ça donne des idées. La création commence dès l’écoute du disque. Une fois qu’on a trouvé la boucle (le sample), le plus dur est fait. Ce qu’il y a de bien quand on sample, c’est qu’on jamais le “syndrome de la page blanche”.

 

Sampler ça offre la possibilité de revisiter quelque chose de déjà vu (ou plutôt déjà entendu), sans forcément tomber dans le remix. Et c’est encore plus vrai avec les samples issus de morceaux connus.

Et puis sampler, tout le monde le fait. Les plus grand beatmakers samplent tous: Timbaland, Just Blaze, Flying Lotus, Jay Dee, Dr Dre, Kanye, Alchemist, etc… Et juste pour ça, sampler c’est bien. Enfin, moi je dis ça, je dis rien.

Puisque rien ne vaut un bon exemple… Next Episode de Dr Dre et son sample original.

 

 

 

Quelques exemples:

 


28/03/2017
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La saga de la famille Jackson. Partie 2 : The Jacksons

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A l'âge de la maturité, les Jackson 5, poussés par Michael, décident de quitter Motown pour rejoindre la plus grande maison de disques américaines du moment : CBS Records. Seul Jermaine se refuse à abandonner Berry Gordy, souhaitant rester fidèle à l'homme qui a fait des Jackson 5 des vedettes, et dont il a épousé la fille. Il n'a alors d'autre choix que de laisser ses frères à leur destinée. Randy le remplacera au sein du groupe, mais rien ne sera plus comme avant. Les frères Jackson ont perdu l'un des leurs.

Dans la tourmente qui précédera leur départ de Motown, ils devront également abandonner le nom " Jackson 5 " qui avait fait leur renommée ; la maison de disques ayant pris soin de le déposer.

En vérité, quitter Motown est une véritable déchirure qui laissera des marques. Berry Gordy ne laissera pas une compagnie rivale s'emparer de son groupe fétiche sans mot dire, et dès le début de l'année 1976, une bataille d'avocats débute entre les deux labels. Elle ne prendra fin que vers la fin de l'hiver. Au final, les frères Jackson pourront partir chez CBS Records mais n'auront aucun droit de regard sur les rééditions de leurs disques passés et ne pourront plus jamais utiliser l'appellation " Jackson 5 ".

Peu de temps après cette décision, Joe Jackson décide alors de nommer le nouveau groupe : " The Jacksons ". Le public aura d'ailleurs l'occasion de se familiariser avec ce nouveau nom, puisqu'il servira de titre au premier album que les frères Jackson sortent chez Epic-CBS dès le début de l'année 1976.



Ce nouveau projet est réalisé sous la direction de Kenny Gamble et Leon Huff, deux producteurs de soul music à succès, choisis par Epic-CBS pour donner forme aux nouveaux débuts des Jacksons. La liberté artistique promise, et tant souhaitée, est remise à plus tard. Pour l'heure, les Jacksons n'auront le droit de contribuer à leur propre album que par deux compositions : Blues Away (écrite par Michael), et Style of life (écrite par Jackie, Michael et Tito).


 



Attendu avec impatience par la critique, le disque ne sera malheureusement pas consacré. Le public se trouvera néanmoins au rendez-vous puisque l'album The Jacksons sera certifié disque d'or et que le premier single Enjoy Yourself se vendra à 1 million d'exemplaires.

 



Une année passe, et un nouvel album voit le jour, intitulé Goin'Places. Il est encore produit par Kenny Gamble et Leon Huff. Mais, avec cette production, les Jacksons manquent complètement le coche. Le public boude cette simple suite imposée durement aux frères Jacksons. Les ventes de Goin'Places seront médiocres, et dans le manoir de la famille Jackson l'humeur ne sera pas au beau fixe…



Mécontent de leur sort, Michael et son père sont les premiers à penser que leur maison de disques a fait des mauvais choix et qu'elle devrait enfin laisser le groupe décider de son avenir et de ses albums. Finalement, Michael est désigné par la famille pour aller plaider leur cause auprès du patron de CBS-Epic. A l'issue d'un entretien mémorable au quartier général de CBS à New-York, Michael parvient à inspirer confiance aux responsables de sa maison de disques, et les convainc de donner leur chance aux Jacksons. CBS les laissera produire leur prochain album.

Enfin libres, Michael et ses frères développent une énergie sans borne à l'élaboration de leur nouveau projet. Dans la maison familiale d'Encino à Los Angeles, ils installent leur propre studio, et se préparent à leur retour. C'est là qu'ils enregistrent Destiny, leur premier véritable album.

 

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Maître de leur carrière, les Jacksons vont littéralement exploser avec Destiny. Ce dernier sort en 1978 et, à la grande surprise du petit monde du showbiz qui avait cessé de croire aux Jacksons, le disque est couronné d'un succès retentissant. Il restera 41 semaines dans les charts et se vendra à plus de 2 millions d'exemplaires ! Preuve est faite alors que les Jacksons n'ont plus besoin de tuteur, qu'ils sont parvenus à l'âge adulte, à la maturité. Tous les espoirs leur sont dorénavant permis.



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A la suite du succès de Destiny, Michael Jackson décide à son tour de s'envoler vers la liberté. Joe Jackson, le patriarche de la famille, ne voit toujours pas cela d'un très bon œil, mais le laisse cependant faire, pensant que le projet personnel de son fils ne pourra pas faire énormément d'ombre au groupe. Avec la sortie d'Off The Wall, Michael pourra lui montrer à quel point il se trompait. L'engouement du public pour son premier album solo au sein de CBS-EPIC sera énorme, et l'impact au sein du groupe bien plus important que Joe Jackson pouvait le penser. Off The Wall permet à Michael de rencontrer son mentor Quincy Jones, de s'affirmer en tant qu'artiste à part entière, et de commencer à dessiner un monde sans ses frères.

 




La promotion de l'album Off the wall terminée, Michael rejoint toutefois le groupe pour démarrer la production d'un nouveau disque : Triumph. Ce sera le dernier projet sur lequel les frères Jackson travailleront vraiment ensemble. Il sera également l'occasion pour Michael de s'essayer au clip vidéo pour la chanson Can You Feel It (format précurseur qu'il révolutionnera par la suite avec Thriller).

 

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Lors de sa sortie en 1981, Triumph est un succès sans précédent pour le groupe. Des titres comme Lovely One, Heartbreak Hotel et Can you feel it envahissent les radios. Le clip de Can You feel it, sorti dès le printemps 81 fait également sensation. Les Jacksons deviennent bien vite le groupe le plus hot du début des années 80, et se voient décerner une étoile sur le Walk Of Fame du Hollywood Boulevard.



Depuis leur départ de Motown, les frères ont enfin renoué avec la gloire, et leur père s'en frotte les mains. Destiny puis Triumph ont réussi à prouver que leurs choix étaient les bons. Cependant, même si de façade le groupe reste uni, entre les murs de la maison d'Encino, Michael rumine sa solitude. Avec Off The Wall, il a goûté à l'évasion, à l'épanouissement de ses choix artistiques, et il compte bien continuer.

Le 4 avril 1981, le New Musical Express publie une interview de Michael et des Jacksons, et la lecture de ce reportage réalisé par Danny Baker confirme ces tensions grandissantes entre les frères. Beaucoup commencent alors à penser que les Jacksons sont sur la fin, que Michael prépare son départ doucement…

Malgré tout, les très bonnes ventes de Triump sont un prétexte à une nouvelle tournée. Le 6 Juillet 1981, Memphis dans le Tennesse accueille le premier concert du Triumph Tour. Trente-huit autres villes suivront, traversant les Etats-Unis de part en part. Sur scène, Michael en profite pour interpréter Working Day And Night, Rock With You et Don't Stop 'til You Get Enough, des titres de son album solo Off the wall. Ses frères ne sont pas ravis, mais ne peuvent faire autrement que de laisser le leader du groupe chanter des chansons de son précédent album…



Au terme d'un rodéo de plusieurs mois, les Jacksons s'en retournent à Los Angeles avec 5.5 millions de dollars en poche. Peu de temps après, leur maison de disques en profitera pour sortir un album Live de la tournée.



Le début de l'année 1982 verra Michael quitter une nouvelle fois le groupe pour enregistrer un nouvel album solo. Depuis le succès d'Off The Wall, il ne pense plus qu'à ça. Avec l'aide de Quincy Jones, il mettra de nombreux mois à enregistrer ce disque qu'il baptisera au dernier moment : Thriller.



La sortie de cet album magistral sera une révolution planétaire et la consécration ultime pour Michael Jackson. Dans le même temps, il marquera également un point final au groupe. En 1983, lorsque Thriller explose tous les records de vente de part le monde, Michael Jackson est la star incontournable, le modèle de toute une génération, et ses frères sentent bien que plus rien ne sera jamais comme avant…

Victory, l'album qui suivra Thriller, sera le dernier du groupe où Michael apparaîtra en tant que chanteur principal. Pour l'occasion, et compte tenu des immenses bouleversements produits par Thriller, Joe Jackson parviendra à arracher Jermaine de Motown et à le faire participer au disque. Au final ce n'est donc plus cinq mais six frères Jacksons qui seront présents sur le même projet.



Sortant en 1984, en pleine promotion de Thriller, le disque fera de belles ventes, mais bien en deçà des performances de Michael. La sortie de ce dernier opus sera donc l'occasion pour le groupe de faire sa tournée d'adieu.

 

 



Lancé en grandes pompes, le Victory Tour sera une apothéose pour le groupe, un final retentissant. Traversant les Etats-Unis une nouvelle fois (Michael se refusant à parcourir le monde avec ses frères), il sera l'occasion pour les Jacksons d'entonner une dernière fois leur plus grands tubes, et de voir un Michael Jackson endiablé interpréter Billie Jean et Beat it pour la première fois sur scène. Le Victory Tour prendra fin le 9 décembre 1984 avec un dernier concert à Los Angeles. Tous les bénéfices engendrés par la tournée sont alors reversés à des œuvres caritatives, conformément au désir de Michael.

 


La tournée terminée, Michael se retire du groupe. A la fin de l'année 1984, le "Walk Of Fame" d'Hollywood Boulevard lui consacre une de ses étoiles en tant qu'artiste solo. C'est véritablement la fin d'une histoire pour les Jacksons…

Complètement accaparé par ses projets personnels, Michael ne se souciera plus de ses frères et ces derniers devront apprendre à vivre sans lui. Dans les années qui suivront Jermaine, essayera de se lancer lui aussi dans une carrière solo, mais il n'y arrivera pas. Il faudra attendre 1988 pour que les Jacksons fassent de nouveau parler d'eux avec l'album 2300 Jackson Street. Toutefois, Michael n'y participant pas, le disque fera un flop complet…

 



La renaissance de ce groupe mythique n'aura lieu qu'un bref instant, en septembre 2001, lorsque Michael Jackson fêtera au Madison Square Garden de New-York ses 30 ans de carrière solo. Pour l'événement, les six frères remonteront sur scène pour interpréter les tubes qui ont fait d'eux des Stars. Mais la magie ne durera que deux soirs… Deux soirs et puis s'en vont…

(source: mjuniverse)
A suivre: les carrières solos...

19/03/2017
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La saga de la famille Jackson. Partie 1: The jackson 5

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La famille Jackson:

 

Les Parents

- Joseph Walter Jackson (né en 1929), ouvrier et musicien amateur, marié avec Katherine dont il a dix enfants
(Frère jumeau de Marlon décédé quelques heures après sa naissance).

Pressentant le talent de ceux-ci, il lance d'abord, les Jackson Brothers, un groupe composé de ses trois ainés (Tito, Jackie et Jermaine), puis 3 ans plus tard, y associe ses deux autres fils, Marlon et Michael formant les Jackson Five.

- Katherine Jackson ( née Katherine Ester Scruse en 1930 ) est employée dans un magasin et a insisté pour élever ses enfants comme témoins de Jéhovah.

Les Enfants

- Maureen Reillette Brown (née Jackson) dit Rebbie Jackson (née le 29 mai 1950)
> Stacee Brown (née en 1971)
>> London Blue (2005)
> Yashi Brown (née en 1977)
> Austin "Auggie" Brown (né 1985)

- Sigmund Esco Jackson dit Jackie Jackson, (né le 4 mai 1951)
> Sigmund Esco Jackson, Jr. dit Siggy (né le 29 Juin 1977) connu comme rappeur sous le nom de DealZ
> Brandi Jackson (née 6 Février 1982)

- Toriano Adaryll Jackson dit Tito Jackson (né le 15 octobre 1953)
 > Toriano Adaryll Jackson Jr ( Alias Taj) ( née le 4 Août 1973)
 > Taryll Adren Jackson ( née le 8 Août 1975)
 > Tito Joe Jackson ( Alias TJ) ( née le 16 Juillet 1978)
 > > Royalty, né en 2000.

Tous les 3 ont formé le groupe les 3T

 - Jermaine Lajaune Jackson (né le 11 décembre 1954)
> Jermaine Lu Juane Jackson, Jr. (1977)
> Autumn Joy Jackson (1978)
> Jaimy Jackson (1987)
> Jeremy Jackson (1986)

> Jourdynn Jackson (1989)
> Jaffar Jackson (1996)
> Jermajesty Jackson (2000)

- LaToya Yvonne Jackson (née le 29 mai 1956)

 - Marlon David Jackson et Brandon Jackson (nés le 12 mars 1957). Brandon est mort-né.
> Valencia Jackson (née en 1977)
>> Noah (né en 2006)
> Brittany Jackson (née 1978)
> Marlon David Jackson, Jr. (né 1985)

- Michael Jackson (Vendredi 29 août 1958- Jeudi 25 juin 2009)

> Prince Michael Junior (né le 13 février 1997)
>
Paris Katherine Michael (née le 3 avril 1998)
>
Prince Michael II (né le 24 février 2002)


- Steven Randall dit Randy (né le 29 octobre 1961)
> Genevieve Jackson (né en 1989)
> Steveanna Jackson (née en 1990)
> Donte Jackson (né 1991)

> Steven Randall Jackson, Jr. (né 1991)

- Janet Damita Jo Jackson (née le 16 mai 1966)

 Anecdote : Quand elle est née, Michael est sortit dans la rue en criant " J'ai une petite soeur, j'ai une petite soeur.. "

- Joh'Vonnie Jackson ( 30 août 1974), elle n'est que leur demie-soeur, issue d'une histoire sans lendemain entre Joseph Jackson et Cheryl Terrell ( une groupie des Jackson Five )

 


(source: blog de best of Michael Jackson)

 

Les Jackson 5: (source: MJ universe)

 

Pauvre famille noire américaine, les Jackson vivent dans une minuscule maison située, ironie du sort, au 2300 Jackson Street. " Vous n'aviez qu'à faire cinq pas pour relier le devant de la maison à l'arrière ", avouera un jour Michael Jackson. " Ce n'était en fait pas vraiment plus grand qu'un garage ". Tous les garçons de la famille dorment dans une unique chambre remplie de lits superposés, tandis que les filles doivent se partager le sofa du salon. Ouvrier dans une usine de la ville, Joe Jackson travaille de quatre heures de l'après-midi à minuit, et peine à couvrir les besoins de la maisonnée. Sa femme Katherine doit confectionner elle-même les habits des enfants, et chacun doit s'occuper dès son plus jeune âge de toutes les tâches ménagères : repas, lessive, ménage,… La famille Jackson, témoin de Jéhovah, prône une discipline très stricte, et les premières années du petit Michael sont plutôt monotones.

"Je n'étais pas satisfait de cette situation", confiera plus tard Joe Jackson. "Quelque chose à l'intérieur de moi me disait que la vie valait plus que ça. Ce que je voulais vraiment plus que tout, c'était trouver le moyen de me faire une situation dans le business de la musique". Le patriarche de la famille Jackson et plusieurs de ses amis forment alors un modeste groupe nommés The Falcons. Ils se produisent dans des bars de la région, mais parviennent finalement peu à se faire connaître. Les années passant, le rêve se finit d'ailleurs en queue de poisson, et le groupe se dissout comme il s'était formé. Toutefois, l'idée de percer dans la musique ne quitte pas l'esprit de Joe Jackson, et ses rêves déchus se mettent bientôt à rejaillir sur ses enfants.

 

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Baignant dans une famille musicale, Michael et ses frères ont pris pour habitude de chanter dès leur plus jeune âge. Pas une tâche ménagère n'est faite sans que l'un d'entre eux ne chantonne où ne gratouille une guitare. Joe Jackson s'en aperçoit, et l'idée lui vint alors que ses fils pourraient former un groupe. Manifestant des talents rares de chant et de danse, le petit Michael est choisi comme leader, et le groupe des Jackson 5 voit le jour.

Au début, la bande des cinq garçons, menée de main de fer par leur père, ne se produit que dans des bars mal famés de la ville ou dans des soirées. Parcourant l'Indiana grâce aux bus publics, le groupe tente malgré tout de se faire un nom. Bien qu'amateur, Joe Jackson souhaite que les prestations de ses fils soient irréprochables, et s'entête à les faire répéter de longues heures après l'école, relayant à plus tard leurs devoirs ou leurs loisirs. Les week-ends, les bars s'enchaînent les uns après les autres, et les jeunes garçons n'ont en définitive que très peu de temps à eux.

 

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La vie du petit Michael et de ses frères s'écoule ainsi jusqu'en 1968, date à laquelle, les Jackson obtiennent une audition dans le bureau de Berry Gordy, patron et fondateur de Tamla Motown, label n°1 du rhythm and blues dans années 60-70. Michael a dix ans, Marlon 11, Jermaine 14, Tito 15, et Jackie 17. C'est le moment de vérité, la conclusion de plusieurs années de travail acharné, de répétitions, et de tournées à travers les cabarets du Middle West. Les frères Jackson doivent décrocher un contrat de rêve ou déclarer forfait. Devant le gratin de la Motown (Diana Ross, Gladys Knight, Smokey Robinson et Stevie Wonder), ils vont passer l'audition de leur vie. Malgré le stress et l'angoisse, leur première prestation pour Motown se tient. A tel point que toutes les stars présentes voient dans les cinq gamins le groupe le plus prometteur du moment. Berry Gordy est également séduit, le petit bonhomme qui gigote au premier plan le laisse bouche bée, un vrai James Brown miniature. Laissant libre cours à ses fantasmes de génial stratège de l'industrie du spectacle, il se promet alors de faire des Jackson 5 un groupe à succès sans précédent.

 

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Ainsi, à l'âge où la plupart des enfants vont à l'école pour apprendre les bases de l'arithmétique et jouer à cache-cache, Michael Jackson et ses frères apprennent à danser, à chanter et à pénétrer le monde du show-business.

Le 11 août 1969, Motown organise une soirée au Daisy's, une discothèque de Beverly Hills. A cette occasion, Diana Ross présente les Jackson 5 aux médias. Peu de temps après, ils effectuent leur première prestation télévisée : ils interprètent "It's Your Thing" pendant la soirée d'élection de Miss Black America 1969. Suzanne De Passe, une jeune employée de Motown, se charge d'encadrer le groupe et de les coacher pour les interviews et les apparitions publiques qui les attendent.

 



En octobre, "I Want You Back", le premier 45 tours enregistré par les Jackson 5 pour Motown sort. En face B, ils reprennent "Who's Loving You" de Smokey Robinson & The Miracles. A la plus grande surprise de tous, le single se vend à plus de deux millions d'exemplaires en quelques semaines seulement !




Le 18 octobre, sur la chaîne ABC, les Jackson 5 font une apparition dans le show télé "The Hollywood Palace". L'émission est consacrée à Diana Ross & The Supremes, au moment où la panthère noire s'apprête à entamer une carrière solo. Berry Gordy comprend vite qu'il tient là un bon coup de pub : Diana Ross quitte les Supremes et parraine les Jackson 5, dernières stars développées avec le savoir faire Motown : une belle opération de relations publiques et une jolie bourde pour la belle Ross : le soir de l'émission, elle présente le groupe comme : "Michael Jackson and The Jackson 5". Derrière, dans les coulisses, Joe Jackson voit rouge. Pour lui, aucun de ses enfants ne doit être mis en avant plus que les autres, c'est le groupe et la famille avant tout. Alors placer le petit Michael en tête de ses frères ne lui plaît guère…

 

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A la suite des ces quelques apparitions, "I Want You Back" s'envole de plus belle, et ne tarde pas à grimper à la première place des charts Black & Pop.

Le groupe participe ensuite au Ed Sullivan Show le 14 décembre 1969, et s'embarque dans un marathon non-stop où alternent tournées, émissions télé et enregistrements. A la maison, Joe Jackson jubile ; son rêve commence enfin à prendre forme…

 

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Le 21 mars 1970, sort le deuxième album des Jackson 5 : ABC. Surfant sur la vague du premier disque, le titre éponyme de l'album sort en single et atteint rapidement la première place du classement américain. Cette fois ça y est, les frères Jackson 5 ont gagné leur statut de stars outre Atlantique. Pour l'occasion, le groupe est convié une nouvelle fois au Ed Sullivan Show. Ils y interpréteront un medley de "I Want You Back" et "ABC", ainsi que "The Love You Save", le nouveau single du deuxième album. La prestation fera sensation puisque "The Love You Save" atteindra lui aussi la première place du classement américain.

 

 

 

Fort de ce succès, les Jackson 5 donnent leur premier concert digne de ce nom au Los Angeles Forum le 19 Juin. Près de 18 000 fans viennent les applaudir!

En août, une ballade inédite intitulée "I'll Be There", sort en 45T et devient à son tour N°1. En quelques mois seulement, 4 singles et 4 n°1 ! Berry Gordy lui-même n'en revient pas… Visionnaire de génie, il est parvenu à propulser les Jackson 5 en tant que nouvelles idoles de l'Amérique.

En septembre, "Third Abum", le troisième album du groupe (incluant "I'll be there") sort dans le commerce, et peu de temps après, il est annoncé que les Jackson 5 ont vendu plus de 10 millions de disques en seulement 9 mois !

 

 

D'octobre 1970 à janvier 1971, les jeunes garçons sont alors envoyés en tournée à travers les Etats-Unis. Le filon est là, et il ne faut plus le lâcher… Sur les routes, ils continuent quand ils le peuvent leur apprentissage scolaire grâce à leur préceptrice, Rose Fine, mais ils consacrent le plus clair de leur temps aux répétitions. Sur ce point, leur père Joe Jackson est intraitable. Chaque chanson, chaque pas de danse doit être répété encore et encore. Et ce que le public ne sait pas à ce moment là, c'est que ce dernier n'hésite pas à en venir aux mains pour que les prestations soient impeccables. Durant tous les mois de la tournée, Michael et ses frères seront soumis aux durs traitements de leur père, et les stigmates de ses corrections resteront gravés de longues années dans leurs mémoires…

En décembre 1970, Motown profite de la tournée et de l'engouement du public envers les jeunes frères pour commercialiser le "Jackson 5 Christmas Album", un album anecdotique sans grand intérêt…


A la fin de l'année 1970, enfin riche, la famille Jackson emménage dans sa nouvelle maison située au : 4641 Hayvenhurst Avenue, Encino, CA 91436. bio_jackson5_8.jpg

 

Après la folie des premiers mois, l'année 1971 voit l'arrivée de deux nouveaux albums : Goin' Back To Indiana et Maybe Tomorrow.

Le 11 septembre 1971, la chaîne ABC programme l'illustre dessin animé "The Jackson 5". Le groupe est alors à l'apogée de sa gloire…

 

 

Le 07 octobre, "Got To Be There", le premier 45t de Michael Jackson en solo, est commercialisé. Vedette incontestée du groupe, Michael fait ainsi ses premiers pas de grand garçon.

 




Tout le long de l'année 1971, la deuxième tournée américaine des Jackson 5 passe dans plus de 50 villes et devient un véritable plébicite.

Fort de leur succès phénoménal, les Jackson 5 reçoivent le prix de groupe de l'année lors de la cérémonie des NAACP Awards.

 

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L'année 1972 voit l'arrivée en fanfare d'un nouvel album du groupe : "Looking Through The Windows". Toutefois, le son Bubble Gum des Jackson 5 manifeste ses premiers essoufflements, et le disque n'a qu'un succès mitigé.

Pour pallier à cela, Motown décide en juillet 1972 de sortir "Ben", le troisième single de Michael Jackson en solo. Le titre sera un succés retentissant, et deviendra le premier single de Michael Jackson n°1 dans les charts US! L'album du même nom sortira dans la foulée, et deviendra la première grosse vente du petit Michael. Dans l'esprit du jeune prodige commence alors à naître l'idée qu'il n'a nullement besoin de ses frères pour faire sensation. C'est lui le vrai leader. Les Jackson 5 reposent principalement sur son image et son talent.

 

 

A la suite de la sortie de ce deuxième opus solo, Dick Clark consacre l'un de ses American Bandstand à Michael Jackson. Il y interprète "Rockin Robin", "Ben" et "I Wanna Be Where You Are", ses frères n'apparaissant qu'en toute fin pour le titre "Looking Throgh The Windows".

Toujours en septembre, Michael participe seul au jeu télévisé "The Dating Game".

Au fur et à mesure des apparitions télévisées, l'écart commence à se creuser entre Michael, artiste solo à part entière, et le reste du groupe. Joe Jackson ne voit pas cette situation d'un très bon œil, mais devant les dollars qui continuent de tomber, il décide de laisser Motown gérer l'image de son fils.

Début novembre 1972, le groupe s'envole pour sa première tournée mondiale, et joue devant la reine Elizabeth d'Angleterre avant de se produire en Hollande et en France. De passage à Liverpool, les Jackson 5 attirent plus de monde que les Beatles !

 

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L'année 1973 débute avec la sortie de "Skywriter", le nouvel album des Jackson 5. Peu de temps après, "Music & Me", troisième album solo de Michael Jackson est également mis sur le marché. Ces deux disques confirment la chute du son Jackson 5, les ventes seront très mauvaises, et les sons préformatés imposés par la maison de disques aux jeunes garçons ne fera pas recette…

 




Malgré cela, les frères Jacksons partiront au Japon dans le courant du mois d'avril afin de s'y produire pour la première fois. Au mois de Juillet, ce sera au tour de l'Australie puis des Etats-Unis d'accueillir la tournée. Cette dernière se terminera le 2 Septembre 1973 à Hawaï.

 

Durant toute cette période, Joe Jackson veillera au grain, et les répétitions sans fin continueront de poursuivre les cinq garçons. Michael a alors 15 ans, mais cela ne l'empêche pas de craindre son père plus que tout. Malgré son âge et celui de ses frères, les coups pleuvent lorsque les pas de danse ne sont pas réussis, et personne dans le clan Jackson n'ose contredire le puissant patriarche. A cette même époque, Jackie et Jermaine, les deux garçons les plus âgés du groupe commencent sérieusement à s'intéresser aux filles (hormis Tito qui s'est déjà marié), et cet état de faits ne manque pas gêner le jeune et innocent Michael. Tout au long de la tournée, il n'est pas rare que ses deux frères ramènent des filles dans les chambres, avec l'assentiment de leur père, et que le bruit de leurs ébats parvienne jusqu'à ses oreilles. Les groupies du groupe sont légion, et chaque arrêt est sujet à de nouvelles conquêtes...

La fin de la tournée voit naitre un nouvel album : "Get It Together", et pour la première fois depuis de nombreux mois, ce dernier produira un tube en puissance : "Dancing Maching".

 

 

Mettant fin à ses multiples aventures, Jermaine Jackson épouse le 15 décembre 1973, Hazel Joy Gordy, la fille de Berry. Le mariage, très glamour, se tient au Beverly Hills Hotel. De son côté, Joe Jackson, père possessif et préoccupé par la carrière de ses fils, ne voit pas ce mariage d'un bon œil, mais doit l'accepter malgré tout. On ne contredit pas ainsi une union bénie par le patron de Motown…

 

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L'année 1974 commence avec un show un peu spécial. Du 9 au 23 avril, et du 21 août au 03 septembre, la famille Jackson au grand complet se produit en effet au MGM Grand Hotel de Las Vegas. Motown n'a aucun droit de regard sur cette entreprise, entièrement contrôlée par Joe Jackson. C'est la première fois que le clan Jackson marque de telle distance avec la maison de disque qui les a découverts. Pour Berry Gordy, cela ne présage rien de bon, mais aucune annonce officielle ne sera faite…

Profitant du silence de Motown, les Jackson en profite pour assurer la tournée de leur show en Amérique du Sud et en Asie. La maison de disque ne reste toutefois pas sans rien faire, puisqu'en Septembre 1974, elle sort l'album "Dancing Machine", reprenant le tube du précédent album "Get It Together " accompagné de 8 inédits, dont l'excellentissime "The Life Of The Party".

 

 

Après la tournée, Jackie emboîtera le pas de ses frères Tito et Jermaine, en se mariant le 24 novembre, avec Enid Span.

Malgré les écarts de la famille Jackson, Motown décide de sortir un nouveau disque solo de Michael dès le début de l'année 1975 : "Forever, Michael". Malheureusement, toutes les chansons de ce disque ont été imposées au jeune Michael, et ce dernier ne prend que peu de plaisir à les enregistrer. A présent mûr et prêt à composer ses propres titres, il demande à maintes reprises de pouvoir prendre en main la direction de ses albums, mais ne sera pas entendu…

 

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Dès le printemps 75, Joe Jackson et ses fils commencent donc à chercher une maison de disques susceptible de répondre à leurs nouvelles exigences. Pour eux, et en particulier pour Michael, Motown ne cesse de brider leur talent, et cela ne peut plus durer…

En dépit de l'ambiance détériorée, le 15 mai 1975 voit la sortie d'un nouvel album des Jackson 5 : "Moving Violation". Ce sera cependant le dernier. Le 28 mai, les Jackson 5 quittent Motown et signent un contrat avec Epic / CBS.

 




Marié à la fille de Berry Gordy, Jermaine décide alors de rester fidèle à son beau-père en quittant le groupe. Motown ayant également déposé le nom du groupe, Michael et ses frères n'auront plus le droit d'utiliser le terme "Jackson 5" dans leur nouvelle maison de disques.

Pour pallier à ces inconvénient, Joe Jackson décide d'appeler Randy (le plus jeune des frères Jackson) à la place de Jermaine, et de rebaptiser le groupe : The Jacksons. Berry Gordy rit jaune, mais doit bien accepter la réalité : l'épopée des Jackson 5 est terminée…

 

 

A suivre: partie 2

 

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04/03/2017
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Les 20 albums les plus vendus de tous les temps dans le monde.



Sorti en novembre 1982, Thriller de Michael Jackson est considéré comme l'album le plus vendu de tous les temps, avec des ventes estimées à 65 millions d'exemplaires dans le monde. Il est suivi de Back in Black d'AC/DC, dont les ventes ont été estimées à plus de 50 millions d'exemplaires, puis de The Dark Side of the Moon de Pink Floyd, qui s'est quant à lui vendu entre 45 et 50 millions d'exemplaires selon les sources.

 

Parmi les autres albums vendus à plus de 40 millions d'exemplaires figurent deux bandes originales de film et une compilation. La bande originale du film Bodyguard (1992) s'est écoulée à 44 ou 45 millions de copies selon les sources. Elle inclut plusieurs chansons de Whitney Houston, dont une reprise de Dolly Parton intitulée I Will Always Love You, qui se vendra à plus de 20 millions de copies dans le monde.

 

Quinze ans auparavant sort la bande originale de La Fièvre du samedi soir. Composée par les Bee Gees, ses ventes estimées à 40 millions d'albums ont permis de populariser le disco, ainsi que de lancer la carrière de John Travolta.

 

L'année précédente, les Eagles sortent leur première compilation, Their Greatest Hits (1971–1975). Vendus à 42 millions d'exemplaires depuis sa parution.

 

Parmi les autres albums de la liste, le seul à avoir été enregistré en live est Unplugged d'Eric Clapton, vendu à 20 millions d'exemplaires.

 

Michael Jackson est l'artiste avec le plus d'albums inclus dans la liste, avec un total de cinq : Off the Wall (1979), Thriller (1982), Bad (1987), Dangerous (1991) et HIStory: Past, Present and Future – Book I (1995). Il est suivi de Madonna, avec quatre albums, puis des Beatles, de Céline Dion et des Backstreet Boys, avec chacun trois. L'album le plus ancien de la liste est Elvis' Christmas Album d'Elvis Presley, sorti en 1957 et dont les ventes sont estimées à près de 20 millions d'exemplaires. 25 d'Adele est quant à lui l'album le plus récent ; il s'est écoulé à 20 millions de copies depuis sa sortie en 2015.

 

(source: Wikipédia)

 

1: Thriller  Michael Jackson  1982: 65 millions d'exemplaires.

 

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2: Back in black  AC/DC 1980: 50 millions d'exemplaires.

 

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3: The dark side of the moon Pink Floyd 1973: 45 à 50 millions d'exemplaires.

 

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4: Bad  Michael Jackson  1987: 45 millions d'exemplaires.

 

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5: The bodyguard  Whitney Houston/various artists 1992: 45 millions d'exemplaires.

 

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6:  Bat of your hell  Meat loaf  1977: 43 millions d'exemplaires.

 

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7: Their greatest hits (1971-1975) Eagles 1976: 42 millions d'exemplaires.

 

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8: Saturday night fever Bee Gees/ various artists 1977: 40 millions d'exemplaires.

 

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9: Rumours Fleetwood Mac 1977: 40 millions d'exemplaires.

 

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10: Dangerous Michael Jackson 1991: 40 millions d'exemplaires.

 

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11: Come on over  Shania Twain 1997: 39 millions d'exemplaires.

 

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12: Led Zeppelin 4  led Zeppelin 1971: 37 millions d'exemplaires.

 

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13: 21 Adele 2011: 35 millions d'exemplaires.

 

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14: Jagged little pill Alanis Morissette 1995: 33 millions d'exemplaires.

 

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15: Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band  The Beatles 1967: 32 millions d'exemplaires.

 

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16: Music box  Mariah Carrey 1993: 32 millions d'exemplaires.

 

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17: Falling into you  Céline Dion 1996: 32 millions d'exemplaires.

 

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18: Dirty dancing Various artists 1987: 32 millions d'exemplaires.

 

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19: 1 The Beatles  2000: 31 millions d'exemplaires.

 

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20: Let's talk about love  Céline Dion  1997: 31 millions d'exemplaires.

 

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26/02/2017
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